Prévalence de la sensibilisation aux protéines aviaires dans une population adulte alléguant des antécédents d’allergie à l’œuf et souhaitant se faire vacciner contre la grippe H1N1

RésuméIntroductionL’allergie aux protéines aviaires peut poser problème lors de l’utilisation de vaccins dont la préparation implique l’œuf. Nous rapportons l’expérience d’un centre régional spécialisé dans la vaccination contre le virus de la grippe H1N1 chez des patients adultes alléguant des antécédents d’allergie aux protéines aviaires.Patients et méthodesLes sujets de plus de 16 ans souhaitant être vaccinés contre le virus H1N1 et présentant une suspicion d’allergie aux protéines aviaires ont été systématiquement interrogés, testés en prick (blanc et jaune d’œuf natifs) ; un dosage des IgE spécifiques a été réalisé.RésultatsTrente et un sujets ont été examinés. Un seul rapportait des symptômes retardés, les autres décrivaient des réactions immédiates à l’ingestion d’œuf le plus souvent sans caractère de sévérité. Parmi les 29 patients testés, sept avaient au moins un prick-test positif à l’œuf. Les IgE spécifiques étaient présentes chez huit patients (incluant les sept positifs en prick-tests). La moitié des patients positifs en prick et/ou en IgE spécifiques toléraient l’ingestion de petites quantités d’œuf.ConclusionL’allergie à l’œuf est largement surestimée par les patients, les réactions graves sont rares et certains patients allergiques tolèrent l’ingestion de petites quantités d’œuf pouvant permettre d’envisager la vaccination avec le vaccin standard. La vaccination antigrippale avec un vaccin dépourvu de protéines aviaires reste une indication restreinte dans la population adulte. L’exploration allergologique des patients alléguant une allergie à l’œuf permet de restreindre encore cette indication.

IntroductionThe avian protein allergy can cause problems during the use of vaccines whose preparation involves the egg. We report the experience of a specialized regional center for vaccination against the H1N1 virus in patients claiming a history of allergy to avian proteins.Patients and methodsAll the subjects aged more than 16 years that wished to get influenza H1N1 shot and reported previous possible allergic reaction to egg were systematically questioned about reaction type. Skin prick-test with egg allergens (egg white or yolk) and specific IgE determination were performed.ResultsThirty-one subjects have been examined. All but one reported immediate reaction, usually mild to moderate, after egg ingestion. Twenty-nine patients had skin prick-tests performed and seven (24%) had at least one positive reaction to an egg allergen. Specific IgE were identified in serum of eight patients (28%) including all patients with positive skin tests. Half of patients with sensitization to egg allergen (skin and/or positive specific IgE) were able to eat small quantities of egg without any reaction.ConclusionEgg allergy is largely overestimated by patients and severe reactions are infrequent. Moreover, some allergic-confirmed patients tolerate ingestion of small quantities of egg allergens. Vaccination with an egg free allergen vaccine is of limited indication in the adult population. Systematic allergic assessment of patients who claim to have egg allergy is useful to select patient who required this type of vaccine.