Protocole d’induction de tolérance pour l’hypersensibilité à l’aspirine

RésuméIntroductionL’acide acétylsalicylique peut causer des réactions d’hypersensibilité (HS) chez certains patients et empêcher son utilisation ultérieure. Bien qu’établie, la désensibilisation à l’aspirine (DA) n’est toujours pas systématique.ButDécrire et évaluer le suivi des patients qui ont été traités par DA.MéthodesUne revue rétrospective a été conduite sur tous les dossiers médicaux des patients traités par DA de 1997 à 2009. Des données démographiques et allergologiques ont été évaluées. Ces patients ont été contactés par téléphone et interrogés pour la tolérance ultérieure.RésultatsL’âge moyen de 31 patients (18 hommes, 13 femmes) était de 66 ans (28–85). La réaction initiale d’HS à l’aspirine datait de 23 ans en moyenne et était immédiate pour 33 % des cas. Quatre de nos cas avaient un syndrome de Widal. La DA a toujours été imposée dans l’urgence pour des raisons cardiovasculaires. Vingt-huit sur 31 ont bien toléré la DA, trois sur 31 ont nécessité un traitement correcteur suite à une réaction de grade 0–1 mais ont pu poursuivre la DA. Nous avons réussi à contacter 21 des patients. Dix-neuf poursuivaient l’aspirine sans aucune réaction d’HS avec un recul de trois ans en moyenne.ConclusionNotre expérience locale montre que la DA est un moyen de traitement sûre et efficace permettant aux patients souffrant d’HS à l’aspirine de bénéficier immédiatement de l’aspirine.

BackgroundIn certain patients, acetylsalicylic acid can cause hypersensitivity (HS) reactions. Although validated, aspirin desensitization (AD) is not yet part of everyday clinical practice.ObjectivesTo describe and evaluate the follow-up of patients treated with AD.MethodsAll patients who underwent AD between 1997 and 2009 at the University Hospital of Montpellier were retrospectively reviewed and contacted by telephone.ResultsThe mean age of the 31 patients (18 males, 13 females) was 66 years (28–85). The initial HS reaction occurred on an average of about 23 years ago and was immediate in 33% of the cases. Four patients had aspirin-exacerbated respiratory disease. AD was always urgently needed for cardiovascular diseases. Twenty-eight out of 31 perfectly tolerated AD, three out of 31 needed a corrective treatment for a mild reaction but were able to continue the desensitization. Twenty-one patients could be contacted and 19 were still on aspirin for a mean period of three years.ConclusionsOur local experience demonstrates that AD is a safe and effective alternative allowing patients with suspected aspirin-HS to benefit immediately from aspirin when needed.