Devenir obstétrical après plicatures utérines dans le traitement de l’hémorragie de la délivrance : suivi à long terme de 40 cas

RésuméObjectifL’atonie utérine est la première cause d’hémorragie de la délivrance. Lors d’une césarienne, différentes techniques chirurgicales de plicatures utérines existent lorsque les médicaments utérotoniques sont insuffisantes. Si leur efficacité est admise, peu de données concernant leurs conséquences sur les grossesses ultérieures sont disponibles. Ce travail a pour objectif l’analyse du pronostic obstétrical à long terme après plicatures utérines.Patientes et méthodesIl s’agit d’une étude rétrospective portant sur 40 cas d’hémorragie de la délivrance avec des techniques de plicatures utérines réalisées dans une maternité de niveau III, entre 2004 et 2010. L’objectif principal est l’évaluation du pronostic obstétrical des grossesses suivantes. L’efficacité et les complications des techniques chirurgicales de plicatures, selon leur caractère transfixiant ou non, ont été analysées.RésultatsOnze patientes ont pu obtenir des grossesses à distance d’une plicature utérine parmi 14 femmes désireuses de grossesse. Le délai médian pour concevoir était de 27 mois (6–78 mois). Neuf patientes ont accouché à terme. Un retard de croissance intra-utérin (RCIU) et une prématurité modérée (32 SA) ont été observés dans deux autres cas. Aucun cas de placenta accreta n’a été constaté. Il n’a pas été noté de différence significative sur l’efficacité et les complications chirurgicales précoces en fonction de la technique utilisée ; néanmoins, deux complications infectieuses et ischémiques étaient observées après une plicature transfixiante.ConclusionLe pronostic obstétrical est conservé à distance d’une plicature utérine. Les techniques transfixiantes pourraient être à l’origine d’un plus grand nombre de complications ischémiques et infectieuses. Une évaluation des techniques chirurgicales selon leur caractère transfixiant ou non sur une large cohorte est nécessaire pour l’évaluation de l’influence de la technique sur la fertilité et les complications post-opératoire.

ObjectiveUterine atony is the first cause of postpartum hemorrhage. In caesarean section, different techniques of uterine compression suture exist when uterotonic drugs fail. Their effectiveness is shown but little data on their effects on subsequent pregnancies are available. The aim of this work is analyze of the obstetrical long-term consequences after uterine compression suture.Patients and methodsThis is a retrospective study of 40 cases of uterine compression suture performed in a level III maternity, between 2004 and 2010. The main objective is the evaluation of the obstetrical prognosis of subsequent pregnancies. The efficacy and safety of surgical techniques, according to their transfixing character or not, were analyzed.ResultsEleven pregnancies after uterine compression suture were reported among 14 women whishing another pregnancy. The median time to be pregnant was 27 months (6–78 months). Nine pregnancies were conducted at term. One case of intrauterine growth restriction and a moderate prematurity at 32 weeks were observed. There was no significant difference in efficacy and early surgical complications according to the surgical technique; however, both infectious and ischemic complications were observed after transfixing compression suture.ConclusionThe obstetric prognosis after a uterine compression suture is kept. The transfixing techniques may cause more infectious and ischemic complications. An evaluation of surgical techniques depending on their transfixing, or not, character on a large cohort is necessary for the evaluation of the influence of the technique on fertility and postoperative complications.