Prise en charge en Assistance médicale à la procréation des femmes de 38 ans et plus : résultats d'une enquête à propos de 84 couples

RésuméObjectifLes praticiens de l'Assistance médicale à la procréation (AMP) sont de plus en plus fréquemment confrontés au désir tardif d'enfant. Notre objectif est d'analyser les raisons de ces demandes de prise en charge de femmes de 38 ans ou plus, d'étudier les caractéristiques clinicobiologiques de ces patientes et les résultats de notre centre.Patientes et méthodeUne étude rétrospective par étude de dossier et questionnaire a été menée sur le CHU de Saint-Étienne du 1er janvier 2001 au 31 décembre 2004. Nous avons analysé le profil sociologique, les caractéristiques biologiques et les données de chaque tentative en AMP chez 84 couples dont la femme était âgée de 38 ans ou plus, soit 218 cycles.RésultatsPlusieurs facteurs concourent au nombre croissant de consultations en AMP à un âge avancé : durée des études, valorisation de la carrière professionnelle, attente de stabilité professionnelle, meilleure maîtrise de la contraception et rencontre tardive du partenaire, informations faussement rassurantes sur les progrès en AMP, désir de second enfant après une première grossesse tardive, mais aussi secondes unions et désir d'enfant au sein du couple recomposé. Dans notre étude, au-delà de 40 ans, les taux de grossesse (19,4 versus 10,5 %) et d'accouchement (16,7 versus 5,8 %) diminuent nettement en inséminations intra-utérines (IIU). Ainsi, à partir de 40 ans, la plupart des équipes préconise une prise en charge en FIV d'emblée. La mesure échographique du compte folliculaire antral permet d'évaluer le pronostic en terme de taux de grossesse (p < 0,01) et d'accouchement (p = 0,03). Pour les patientes au pronostic très défavorable, une orientation vers le don d'ovocyte, d'embryon ou l'adoption pourra être envisagée d'emblée.Discussion et conclusionLes techniques d'AMP ne parviennent pas à compenser la diminution des taux de grossesse et l'augmentation des taux de fausses couches spontanées avec l'âge. Il convient donc d'informer précocement les patientes des effets de l'âge sur leur fertilité.

ObjectiveMore and more young women are delaying childbearing until the fourth decade of life: thus, Assisted Reproductive Techniques centres receive more and more requests from ageing women. The aim of the study is to analyse the purpose of these requests, the biological and clinical features of these patients and the results in our infertility centre.Patients and methodsA retrospective study was carried out at the CHU of Saint-Étienne from 01.01.01 to 31.12.04. We analysed the social, clinical and biological features of 84 couples when the woman's age was equal or superior to 38 years, representing 218 cycles. A questionnaire was used to collect social data.ResultsSeveral factors can explain the increasing number of ageing women consulting for infertility: extend university time and professional career, professional stability, contraception and late meeting of the partner, false reassuring information concerning progress in ART, second child desire after a late first pregnancy, but also second marital unions and child desire in the redefined couple. In our study, above 40 years old, the pregnancy (19.4 versus 10.5%) and delivery rates (16.7 versus 5.8%) clearly decreased in IUI. Thus, most of the clinicians propose, in first choice, an IVF cycle to a 40 year-old woman. The ultrasound measurement of antral follicle count can accurately evaluate the prognosis in terms of pregnancy (P < 0.01) and delivery rate (P = 0.03). For patients with unfavourable prognosis, oocyte donation, embryo donation, or adoption can be considered.Discussion and conclusionART cannot compensate for the natural decrease in pregnancy rates and the increase in early miscarriages in ageing women. Therefore, it is essential to inform young women of the negative effects of age on their potential fertility.