Première enquête nationale française sur les modes de vie et les facteurs toxiques chez les couples infertiles

RésuméObjectifLes causes d’infertilité ont beaucoup évolué depuis 30 ans et l’incidence de l’environnement et du mode de vie sur les difficultés rencontrées par les couples reste peu étudiée en France. Le but de notre étude est d’évaluer, avant tout traitement pour infertilité, l’environnement et la qualité de vie des couples candidats à une Assistance médicale à la procréation (AMP) ainsi que les facteurs toxiques potentiellement liés à leur difficulté à procréer.Patients et méthodesUn questionnaire destiné à 796 patients (348 couples) a été recueilli par 43 centres d’AMP. Facteurs de stress, anxiété, facteurs toxiques et environnementaux ont été répertoriés et analysés.RésultatsLes femmes sont en moyenne plus jeunes que les hommes avec un IMC normal et 78 % d’entre elles n’avaient pas d’enfants. Les rapports sexuels sont réguliers : 2,14 par semaine. Une femme sur 8 déclare avoir des problèmes lors des rapports sexuels, contre 2 hommes sur 100 (p < 0,001), principalement liés à une douleur, une insensibilité ou des saignements. La consommation de tabac, de cannabis et d’alcool est significativement supérieure chez les hommes (32 % vs 20 %, 6,4 % vs 1,2 % et 32 % vs 23 % respectivement). Le stress lié à l’infertilité est significativement supérieur chez les femmes (54 % vs 23 % ; p < 0,001).Discussion et conclusionCette première étude prospective française a mis en évidence une incidence accrue de la consommation de tabac et une accentuation des problèmes sexuels (diminution des relations sexuelles, dyspareunie). Elle a aussi révélé l’existence de stress au travail et un stress lié à l’infertilité plus important chez les femmes. Notre étude suggère que les facteurs toxiques et environnementaux, potentiellement délétères pour la fertilité du couple, sont nombreux et devraient être corrigés avant toute prise en charge pour AMP afin d’optimiser les chances de succès et d’augmenter la fertilité naturelle.

ObjectivesThe purpose of our study is to assess, prior to any treatment for infertility, the environment and quality of life of candidate couples for medically assisted procreation (MAP) and the toxic factors which may be related to their difficulty in conceiving.Patients and methodsA screening questionnaire aimed at 796 patients (348 couples) has been collected by 43 assisted reproductive techniques (ART) centers in France. Stress factors, anxiety, toxic and environmental factors have been recorded and analysed.ResultsWomen were on average younger than men (34.9 y ± 5.3 vs. 37.5 y ± 7.5), with a normal BMI, and 78% of them had no children. Sexual relations are regular: 2.14 per week. However, 1 in 8 women reports having sexual problems as opposed to 2 in 100 men (P < 0.0001), the most common problems being painful intercourse, insensitivity and bleeding. Fifty percent of the surveyed women say they have painful periods. Smoking and cannabis use were significantly higher in the men (32% vs. 20% and 6,4% vs. 1,2%). Alcohol consumption is more common in men (32 vs. 23%, P < 0.01). Stress related to infertility was significantly higher in the women (54% vs. 23%; P < 0.001).Discussion and conclusionThis first prospective French survey has revealed an increased incidence of smoking and an escalation of sexual problems (decrease in sexual relations, dyspareunia) and dysmenorrhea in women. It has also revealed stress at work in couples, and increased stress levels due to infertility in the female partners participating in this study. Our study suggests that there are numerous toxic and environmental factors which are potentially harmful for a couple's fertility and which should be corrected before any MAP treatment is attempted in order to optimise the results in ART and to increase natural fertility.