Fécondation in vitro mixte après échecs d’inséminations intra-utérines intraconjugales. Étude de cohorte au CHU de Rouen

RésuméObjectifsÉvaluer l’intérêt de la fécondation in vitro (FIV) mixte dans laquelle la moitié des ovocytes est inséminée selon la technique de FIV classique et l’autre moitié des ovocytes est traitée selon la technique de fécondation in vitro par micro-injection intracytoplasmique d’un spermatozoïde (ICSI) pour des couples en échecs répétés d’insémination intra-utérine intraconjugale (IIU-IC).Patient(e)s et méthodesUne étude rétrospective a été menée du 1er janvier 2001 au 31 décembre 2008 chez 75 couples en échecs d’IIU-IC pour lesquels une FIV mixte a été proposée au CHU de Rouen.RésultatsParmi les 75 couples, 53 ont eu une FIV mixte et 22 une ICSI seule en raison d’un nombre insuffisant d’ovocytes recueilli. Les taux de développement embryonnaire, de fécondation, d’implantation et de grossesse étaient comparables entre les différents groupes (ICSI seule, FIV classique en FIV mixte et ICSI en FIV mixte), mais des échecs de fécondation étaient plus fréquemment retrouvés dans la technique de FIV par rapport à l’ICSI en FIV mixte (11,3 % vs 3,8 %), sans différence statistiquement significative cependant. Cette sous-population de patients présentant des échecs de fécondation en FIV avait une numération spermatique significativement moins élevée que celle ayant obtenu des embryons en FIV, bien que normale selon les critères définis par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Cependant, aucun facteur masculin ou féminin n’était prédictif des échecs de fécondation en FIV classique.Discussion et conclusionLa technique de FIV mixte en première tentative de FIV après des échecs répétés d’IIU-IC permet d’obtenir des taux de fécondation et de grossesse tout à fait satisfaisants et d’éviter les échecs de fécondation. Les résultats obtenus dans notre étude sont concordants avec ceux de la littérature et confirment l’intérêt de cette technique dans cette population. Par ailleurs, la FIV mixte permet d’évaluer la capacité fécondante des gamètes et de guider le choix de la technique d’AMP la plus appropriée pour un couple donné pour les tentatives ultérieures.

ObjectivesTo evaluate the results of the initial in vitro fertilization (IVF) procedure after intrauterine insemination (IUI) failure where half of the oocytes were inseminated as for conventional IVF and half of the oocytes where treated for intra cytoplasmic sperm injection (ICSI).Patients and methodsFrom the first of January 2001 to the 31st of December 2008, 75 couples failing to conceive with ovarian stimulation and IUI were included in this retrospective study.ResultsAmong the 75 couples, 53 had IVF and ICSI in sibling oocytes and 22 had just ICSI because of an insufficient oocyte cohort. No significant difference was observed in fertilization, implantation and pregnancy rates between the different groups; however, a total fertilization failure was observed more frequently when conventional IVF was used compared to ICSI (11.3% vs 3.8%). These patients with fertilization failure on conventional IVF had a lower sperm count than those who obtained embryos but sperm parameters were normal according to World Health Organisation (WHO) criteria and our study did not find any predictive factor of fertilization failure.Discussion and conclusionCouples failing to conceive after controlled ovarian hyperstimulation and IUI may be proposed a mixed in vitro fertilization procedure (with conventional IVF and ICSI) in order to avoid a total fertilization failure. Moreover, this procedure will indicate the better IVF technology (conventional or ICSI) for the subsequent attempt.