Neurotrophines et douleur : étude d’expression et de corrélation dans l’endométriose

RésuméObjectifsAnalyser l’expression de cinq membres de la famille des neurotrophines dans l’endométriome (OME), par rapport à l’endomètre eutopique (EE), et corréler leurs niveaux d’expression avec l’intensité des douleurs.Patientes et méthodesDouze patientes caucasiennes, opérées en phase lutéale pour une endométriose douloureuse, ont été réparties en deux groupes, selon l’intensité de leurs douleurs (score EVA total inférieur à 10 ou supérieur à 15). Le score EVA total prend en compte tous les scores d’échelle visuelle analogique (EVA) individuels pour les dysménorrhées, les dyspareunies, les douleurs pelviennes chroniques non cycliques, les signes fonctionnels digestifs et urinaires. La quantité d’ARNm en NGF, BDNF, NT-3, NT-4/5 et NTRK2 a été mesurée par PCR quantitative à partir de 12 échantillons d’endométriome et comparée avec celle mesurée dans l’endomètre eutopique correspondant. Les niveaux d’expression de ces 5 gènes ont ensuite été corrélés à l’intensité des symptômes douloureux dans les deux groupes.RésultatsAlors que les quatre neurotrophines testées, ainsi que leur récepteur, sont fortement induites dans les lésions d’endométriose, par rapport à l’endomètre normal, en particulier NGF et BDNF (×20,6 et ×9,7, respectivement), il n’existe pas de corrélation entre le niveau d’induction et l’intensité de la douleur.Discussion et conclusionCette étude montre pour la première fois une surexpression de l’ensemble des neurotrophines dans l’endométriose, alors que seule la surexpression du NGF était connue jusqu’à présent. Ce travail confirme le rôle central de ces facteurs de croissance dans la genèse des douleurs neurogènes rapportées par les patientes présentant une endométriose. L’utilisation de thérapies ciblées contre ces protéines pourrait être une voie de recherche pour le traitement de la douleur liée à l’endométriose.

ObjectivesTo evaluate the expression of five members of the neurotrophins family in ovarian endometriotic cyst (endometrioma) (OMA), compared to eutopic endometrium (EE) and to examine the correlation between the levels of induction and the pain intensity.Patients and methodsTwelve Caucasian women in luteal phase, operated for painful stage IV endometriosis were assigned to 2 groups according to a total Visual Analog Scale (tVAS) score above 15 or below 10. tVAS takes into account all VAS scores for dysmenorrhea, deep dyspareunia, non cyclic chronic pelvic pain, gastrointestinal and lower urinary symptoms. Samples of OMA and EE were processed by quantitative reverse transcriptase-polymerase chain reaction (RT-PCR) for NGF, BDNF, NT-3, NT-4/5 and NTRK2 mRNA expression. Expression levels in OMA were compared to those in EE on one hand and between two groups of 6 mild painful and 6 highly painful patients on the other.ResultsAll neurotrophins were significantly higher expressed in OMA than in EE, in particular NGF and BDNF (induction ratios: 20.6 and 9.7, respectively). In contrast, no correlation was observed between induction ratios and pain intensity.Conclusion and discussionThis is the first study reporting an over-expression of all neurotrophins in endometriosis, as only NGF was previously documented. It confirms the central role of this family in the genesis and modulation of pain in endometriosis. Anti-neurotrophin selective therapy might be a promising way of analgesia in the future.