Indicateurs de prescription des examens de biologie en hémodialyse : résultats d'une enquête ciblée du Collège national de biochimie (CNBH)

Nous avons voulu vérifier si pour le traitement de l'insuffisance rénale chronique par hémodialyse, les pratiques de prescription des examens de laboratoire étaient homogènes dans différents centres français. Pour cela, nous avons effectué une enquête auprès d'un groupe de biologistes membres du Collège national de biochimie (CNBH) dans le but de faire une étude comparative de l'état des prescriptions. Sept laboratoires sur les 17 participants du groupe de travail ont répondu à l'enquête dans la mesure où ils réalisent les examens de biologie pour un centre de dialyse hospitalier. Les questions portaient sur le volume des prescriptions d'examens par les services d'hémodialyse en détaillant la quantité annuelle de chaque examen, le nombre de patients dans la file active, le nombre de séances et le nombre de B prescrits. Les patients ont en moyenne 62 bilans de biologie par an avec des extrêmes de 25 à 82. Le nombre de B moyen prescrit par patient et par an varie de 3959 à 17 320 (ratio : 1 à 4). Étonnamment le nombre de B pour chaque demande est assez homogène avec une moyenne à 163B (extrêmes : 115-212) avec un CV à 18 %. La fréquence de prescription des 31 paramètres de biologie recommandés permet de classer les tests selon une fréquence bimensuelle, mensuelle, bimestrielle à semestrielle et annuelle. Très curieusement c'est l'antigène spécifique de la prostate (PSA) qui semble le plus uniformément prescrit (CV = 26 %) indépendamment de la répartition homme/femme de l'échantillon étudié. En conclusion, le volume global des prescriptions est très variable ainsi que celui des analyses prescrites dans chacun des sept centres participants. Cette très grande diversité des pratiques est surprenante dans le cadre d'une pathologie bien définie avec une prise en charge faisant l'objet de nombreuses recommandations. L'objectif de ce travail est d'inciter les professionnels à aboutir à des pratiques pertinentes et homogènes. Cela devrait permettre la prise en charge optimale des patients insuffisants rénaux chroniques. La recherche du meilleur ratio coût/bénéfice pour la prise en charge de ces patients dont le nombre ne cesse d'augmenter nous paraît en effet utile. Les biologistes peuvent y contribuer efficacement par la concertation avec leurs néphrologues conformément au principe recommandé dans la norme d'accréditation EN 15189 dans son chapitre 4.7.