Thrombophilie et infarctus du myocarde

L'élévation du taux de certains facteurs de la coagulation et ou la présence de mutations portant sur le gène de certains facteurs peuvent jouer un rôle dans la pathogenèse des maladies coronariennes, essentiellement l'infarctus du myocarde (IDM) chez le jeune sujet à coronarographie normale. Dans ce présent travail, nous avons étudié les taux du fibrinogène et du facteur VIIc de la coagulation, les mutations portant sur les gènes des facteurs V (G1691A), du facteur II (G20210A), de la méthylène tétrahydrofolate réductase (MTHFR) C677T et le syndrome des antiphospholipides, chez une population de 76 malades ayant un IDM avec une angiographie normale, d'âge compris entre 18 à 65 ans. Les taux du fibrinogène et du facteur VII de la coagulation sont élevés respectivement chez 56,6 et 51 % des malades. Les fréquences des mutations G1691A du facteur V, G20210A du facteur II et C677T de la MTHFR dans la population d'étude, sont respectivement de 10,5, 3,9 et 54 %. Les anticorps antiphospholipides sont présents chez 59 % des patients. Une association d'anomalies est retrouvée chez 14,5 % des cas. Il s'agit d'une étude descriptive, pour établir une corrélation entre ces différents paramètres et l'infarctus du myocarde, une étude cas témoin sur un échantillon plus important sera nécessaire. Bien que la corrélation de chaque paramètre avec l'infarctus du myocarde n'est pas établie par la majorité des auteurs, néanmoins, tous les auteurs ont prouvé que l'association de ces paramètres entre eux ou avec d'autres facteurs de risque majore le risque relatif de l'infarctus du myocarde chez le sujet jeune. Il est souhaitable d'introduire ces paramètres dans l'étiologie de l'infarctus du myocarde.