Fonctions sexuelles après traitement du cancer rectal : impact des doses aux plexus pelviens autonomes

RésuméObjectif de l’étudeÉvaluation prospective des fonctions sexuelles après traitement d’un cancer rectal et détermination de facteurs prédictifs.Patients et méthodesTrente-trois patients ont reçu à visée curative une chimioradiothérapie avant la chirurgie pour un adénocarcinome rectal localisé. La toxicité sexuelle a été évaluée à quatre reprises (avant tout traitement puis à 2, 6 et 12 mois) au moyen de questionnaires validés : Quality of life questionnaire (QLQ) C30 et CR38 de l’European Organization for Research and Treatment of Cancer (EORTC) pour tous, International Index of Erectile Function (IIEF) simplifié pour les hommes et Female Sexual Function Index (FSFI) pour les femmes. Une corrélation a été recherchée entre la toxicité et les paramètres cliniques et dosimétriques par les tests de Fisher et de Mann-Whitney.RésultatsChez les hommes, les érections et la satisfaction sexuelle ont significativement diminué dès la phase aiguë puis se sont stabilisées (scores respectifs de 84,5 et 86/100 à la phase initiale, 66 et 70,4 en fin de radiothérapie, 70 et 70 à 6 mois et 68,5 et 70 à 12 mois). Chez les femmes, les modifications n’étaient pas significatives. Cette étude confirme certains facteurs de risque de toxicité sexuelle déjà évoqués (fonction initiale, âge, volume tumoral) et en met en évidence de nouveaux (dose aux vésicules séminales, et surtout, doses aux plexus sympathiques et pelviens latéraux).ConclusionLes séquelles sexuelles restent sous-évaluées et mal comprises. L’impact des doses aux plexus pelviens autonomes est une donnée totalement nouvelle qui confirme les données chirurgicales sur la préservation nerveuse autonome et qui pourrait être approfondie avec le développement de la radiothérapie avec modulation d’intensité.

PurposeProspective evaluation of sexual function after treatment of rectal cancer and identification of predictive factors.Patients and methodsThirty-three patients were treated with curative intent by chemoradiation and surgery for localized rectal adenocarcinoma. Sexual toxicity was assessed four times (before treatment and at 2, 6 and 12 months) using validated questionnaires: QLQ C30 and EORTC CR38 for all, simplified IIEF for men and FSFI for women. A correlation was sought between the toxicity and clinical and dosimetric parameters by Fisher and Mann-Whitney tests.ResultsIn men, erections and sexual satisfaction decreased significantly from the acute phase and then stabilized (respective scores of 84.5 and 86/100 in the initial phase, 66 and 70.4 at the end of radiotherapy, 70 and 70 at 6 months and 68.5 and 70 at 12 months). For women, the changes were not significant. This study confirms some risk factors for sexual toxicity already mentioned (original function, age, tumor volume) and highlights new (dose to the seminal vesicles and above all, doses to pelvic autonomic plexus).ConclusionSexual effects of combined treatment of rectal cancer have only recently been described but remain undervalued and poorly understood. The impact of the autonomic pelvic plexus doses is a completely new data that could be extended in the development of intensity-modulated radiotherapy.