Lésions dentaires et anesthésie : épidémiologie et impact assurantiel sur quatre années au CHU de Rouen

RésuméObjectifLes lésions dentaires sont la première cause de sinistralité en anesthésie. Cependant, peu de données assurantielles sont disponibles concernant les établissements publics, notamment sur le coût des plaintes déposées. Nous avons étudié l’épidémiologie du bris dentaire dans un centre hospitalo-universitaire et l’avons rapproché des coûts assurantiels induits.Matériel et méthodesIl s’agissait d’une étude rétrospective, conduite à partir des fiches de déclaration de bris dentaires, de janvier 2005 à décembre 2008. Les contentieux pour bris dentaires traités par la Direction Qualité et Prestations étaient revus.RésultatsSoixante-douze cas de lésions dentaires ont été déclarés, soit 1/1528 anesthésies générales. Concernant les facteurs de risque de lésion, 47 patients (65 %) présentaient un mauvais état dentaire identifié lors de la consultation préanesthésique; 27 patients (37 %) avaient des critères d’intubation difficile recensés sur la feuille d’anesthésie. L’association des deux facteurs était retrouvée chez 20 patients. L’indication de l’information au patient sur le risque dentaire était inscrite sur la feuille d’anesthésie dans 17 % des cas. La direction Qualité et Prestations enregistrait 23 plaintes pour bris dentaires sur la période. Dans quatre cas la plainte a été suivie d’une indemnisation de montant moyen égal à 608 (256–1002) euros, soit un coût total de 2434 euros.DiscussionLes deux principaux facteurs de risque de lésion dentaire sont bien identifiés à la consultation d’anesthésie et notés sur le dossier. Toutefois, l’information au patient sur ce risque n’est que rarement notifiée. L’incidence des lésions dentaires est importante, mais peu de plaintes ouvrent droit à réparation financière pour un montant d’assurance global très faible.

ObjectivesDental injuries are the first cause of sinistrality in anaesthesiology. However, few insurance-related data are available concerning the publicly-owned establishments, in particular on the cost of the complaints deposited. We studied the epidemiology of dental trauma in a teaching hospital and brought it closer to the induced insurance-related costs.Patients and methodsWe conducted a retrospective study, examining the files of declaration of dental trauma, from January 2005 to December 2008. The litigations for dental injuries treated by Quality and Services Department were also analysed.ResultsSeventy-two cases of dental lesions were declared, i.e. 1/1528 general anaesthesias. Concerning the risk factors of lesion, 47 patients (65%) presented bad dental conditions identified during the pre-anaesthetic consultation; 27 patients (37%) had criteria for difficult intubation listed on the sheet of anaesthesia. The association of the 2 factors was found among 20 patients. The indication of information to the patient on the dental risk was registered on the sheet of anaesthesia in 17% of cases. The Quality and Services Department recorded 23 complaints for dental trauma over the period. In 4 cases the complaint was followed by a compensation for an average amount equal to 608 (256–1002) Euros, i.e., a total cost of 2434 Euros.ConclusionsThe two main risk factors of dental lesion are well identified with the consultation of anaesthesia and are noted on the file. However, information to the patient on this risk is seldom notified. The incidence of dental lesions is important, but few complaints open right to financial repair for a very low insurance-related total amount.