Spatio-temporal dynamics of the nematode Anguillicola crassus in Northeast Tunisian lagoons

Anguillicola crassus, parasite nematode of the European eel Anguilla anguilla, was recorded for the first time in Tunisia (1999) in the Ichkeul lagoon. Its distribution has since spread toward Bizerte and Ghar El Melh lagoons. The monthly epidemiological survey reveals that A. crassus exists throughout the year in the Ichkeul lagoon. In this lagoon, its prevalence is low in winter (12% in December), with a marked increases in the spring reaching a maximum in March (35%), before it starts to decrease in summer with a minimum in July (4.35%), which in turn is followed by a pronounced new rise in autumn (30% in November). However, mean intensity values do not show such a marked variation. The majority of the values are between 1 and 1.5 parasites per host. In the Bizerte and Ghar El Melh lagoons, the presence of this nematode is limited only to one to three months. Investigations in the Tunis lagoon did not reveal until now the presence of A. crassus. It has been observed that the length of the eel influences the prevalence values: A. crassus becomes less common if the length of the eel increases. Comparatively with the global epidemiological values of A. crassus signalled subsequently (1999) in the Ichkeul lagoon, we note that the present values record a clean increase. To cite this article: L. Gargouri Ben Abdallah, F. Maamouri, C. R. Biologies 329 (2006).

RésuméAnguillicola crassus, récolté chez l'anguille européenne Anguilla anguilla, a été signalé pour la première fois en Tunisie, en 1999, dans la lagune de l'Ichkeul. Depuis lors, ce parasite a étendu son aire de répartition vers les lagunes de Bizerte et de Ghar El Melh. Il n'a pas encore été récolté dans la lagune de Tunis. L'étude de la dynamique évolutive du parasitisme montre que A. crassus se rencontre toute l'année dans la lagune de l'Ichkeul, milieu de faible salinité, alimenté par plusieurs oueds, où l'hôte intermédiaire copépode cyclopidae ou ostracode et les hôtes paraténiques Poissons, Amphibiens et larves aquatiques d'insectes sont sans doute présents et permettent le déroulement du cycle biologique de ce parasite. Les valeurs de la prévalence, assez faibles au mois de décembre (12%), augmentent légèrement en janvier et février et deviennent maximales au mois de mars (35%). Ces valeurs diminuent au cours de l'été (valeur minimale en juillet : 4,35%) ; elles augmentent progressivement en automne pour atteindre 30% en novembre. Cette variation est statiquement significative. L'amplitude de variation des intensités moyennes est faible. La plupart des valeurs sont comprises entre 1 et 1,5 parasites par hôte. Les fluctuations saisonnières des valeurs épidémiologiques peuvent être en relation avec la variation thermique, le changement de la période d'alimentation des anguilles. Dans les lagunes de Bizerte et de Ghar El Melh, où la salinité est proche de celle de l'eau de mer, le nématode ne se rencontre que pendant un à trois mois, avec de faibles valeurs épidémiologiques. L'étude de la variation des valeurs épidémiologiques en fonction de la taille montre que A. crassus est plus fréquent chez les anguilles de petite taille. Cette variation peut avoir pour cause le changement du régime alimentaire de l'anguille. Comparativement aux valeurs épidémiologiques globales de A. crassus signalées antérieurement dans la lagune de l'Ichkeul, nous constatons que les valeurs actuelles ont enregistré une nette augmentation. Ces résultats cadrent avec l'accroissement du taux d'infestation signalé dans différents pays d'Europe. L'augmentation incessante du taux de parasitisme chez l'hôte définitif peut s'expliquer par la simplicité du cycle de vie de A. crassus et par la faible spécificité des stades larvaires infestants vis-à-vis des hôtes intermédiaires. Elle peut aussi s'expliquer par le mécanisme de défense peu performant de l'hôte définitif contre ce parasite allochtone. Pour citer cet article : L. Gargouri Ben Abdallah, F. Maamouri, C. R. Biologies 329 (2006).