Fractures et séquelles de fractures de l’apophyse latérale du talus. Étude rétrospective à propos de 44 cas

RésuméQuarante-quatre fractures de l’apophyse latérale du talus chez 43 patients ont été revues avec un recul médian de 17 mois. Le diagnostic avait été posé en post-traumatique immédiat dans 14 cas et secondairement dans 30 cas avec un délai diagnostique moyen de 46 mois. L’évaluation a été clinique avec le score objectif de Kitaoka et radiologique avec la classification de Hawkins. Le mécanisme le plus fréquent était une hyperflexion dorsale associée à une pronation. Il existait des lésions associées dans 44 %. Dans le groupe de diagnostic tardif 14 patients présentaient une pseudarthrose associée à une arthrose sous-talienne postérieure, deux patients une pseudarthrose isolée et deux une arthrose sous-talienne isolée. Après traitement, le résultat était très bon dans 15 cas (50 %), bon dans sept (23 %), moyen dans sept (23 %) et mauvais dans un cas (4 %). Dans le groupe de diagnostic précoce, cinq sur 14 patients ont présenté au moins une complication. Après traitement, le résultat était très bon dans huit cas (58 %), bon dans quatre (28 %) et moyen dans deux (14 %). Parmi les patients du groupe précoce traités orthopédiquement, le taux de chirurgie secondaire était 42 %.Cette fracture est relativement fréquente et touche le sujet jeune. Son évolution naturelle est sévère avec deux complications majeures, la pseudarthrose et l’arthrose sous-talienne. Le délai diagnostic semble être un élément pronostic. Le diagnostic est fait sur le scanner avec reconstruction frontale. Le traitement doit être chirurgical en cas de déplacement avec exérèse ou synthèse selon la taille du fragment. En cas de dégradation secondaire, on peut proposer une arthrodèse sous-talienne.

SummaryPurpose of the studyFractures of the lateral process of the talus are often not diagnosed. The cohorts of the literature are small. The aim of the study was to analyse these fractures with a large group of patients.Material and methodForty-four fractures in 43 patients were reviewed with an average follow-up of 17 months. The diagnosis had been made immediately in 14 cases and secondarily in 30 cases with a delay of 46 months. Patients had been evaluated with Kitaoka's score and radiographies using Hawkins classification. Fractures occurred during sport practise in 19 cases. The most frequent mechanism was association of dorsal flexion and pronation. There were associated lesions in 44% of cases.ResultsIn the group of delayed diagnosis, we found 14 cases of associated pseudarthrodesis and sub-talar osteoarthritis, two cases of isolated pseudarthrodesis, two cases of isolated sub-talar osteoarthritis. After treatment in this group, the result at the last follow up was very good in 15 cases (50%), good in seven cases (23%), average in seven cases (23%) and bad in one case (4%). In the group of immediate diagnosis five of 14 patients had at least one complication: 29% of pseudarthrodesis and 29% of sub-talar osteoarthritis. After treatment in this group, the result at the last follow-up was very good in eight cases (58%), good in four cases (28%) and average in two cases (14%). Immediate diagnosis was correlated with better results at the last follow-up. In the sub-group of immediate diagnosis, among patients who had an orthopaedic treatment, the rate of secondarily surgery was 42%.ConclusionThe fracture of lateral process of the talus is quite frequent and occurs among young people. Spontaneous evolution is severe with two major complications: pseudarthrodesis and sub-talar osteo-arthritis. Treatment is always required in case of displaced fracture.