L’usage d’un coagulant à base de fibrine lors d’une prothèse totale de genou permet-il de réduire le besoin transfusionnel ? Une étude non randomisée comparative

RésuméLes colles de fibrine sont un procédé hémostatique qui a été testé avec des résultats contradictoires dans les prothèses totales de genou. Nous avons testé ces colles dans ces interventions pratiquées sans garrot et sans drainage.HypothèseLa colle de fibrine réduit les pertes sanguines calculées, permettant une économie transfusionnelle significative dans les prothèses totales de genou.PatientsSoixante-deux patients ont été opérés d’une gonarthrose primaire par prothèse totale par le même opérateur entre septembre 2009 et décembre 2010. Trente-et-un ont été opérés sans colle de fibrine, et les 31 suivants avec colle de fibrine. Une comparaison des pertes sanguines calculées, des taux de transfusions et du nombre moyen de culots par patient a été effectuée. L’économie transfusionnelle a été évaluée.RésultatDans le groupe témoin, les pertes sanguines calculées étaient de 1,3 ± 0,6 l selon Gross, le taux de transfusion de 48 % avec un nombre moyen de culots par patient de 0,9 ± 1. Le taux de transfusions dans le groupe ayant reçu la colle de fibrine était de 29 % et le nombre de culots moyen transfusés de 0,6 ± 0,9. Les différences n’étaient pas significatives. En comparant dans chaque groupe les patients transfusés et non transfusés, il existait une différence significative entre les taux d’hémoglobine préopératoire et entre les écarts perte sanguine maximale tolérable (PSMT)/perte sanguine totale. Le coût global de l’étude revenait à 31 doses de colle biologique soit 9743 euros, qui excédait donc l’économie réalisée de 11 culots soit 3484 euros à durée d’hospitalisation égale dans les deux groupes.ConclusionLa stratégie d’épargne sanguine passe prioritairement par la correction des anémies préopératoires et par des protocoles transfusionnels affinés en fonction de la PSMT. La colle de thrombine n’a pas fait la preuve de son efficacité. Des séries randomisées à plus grande échelle sont nécessaires. Le coût du produit semble excéder l’économie transfusionnelle réalisée.Niveau de preuveNiveau III. Cas-témoin.