Positionnement rotatoire de l’embase metallique tibiale des prothèses totales du genou : une évaluation au scanner

RésuméIntroductionPlusieurs techniques opératoires ont été décrites pour positionner en rotation l’embase tibiale lors d’une arthroplastie totale de genou. La méthode de l’auto-positionnement (« self adjustment ») fixe l’orientation du tibia par rapport à la pièce fémorale considérée comme référence après quelques mouvements de flexion/extension. La tomodensitométrie postopératoire permet de mesurer la rotation de l’embase tibiale par rapport à la pièce fémorale.HypothèseLe positionnement en rotation de l’embase tibiale suit la rotation de la pièce fémorale avec un alignement parallèle à l’axe bicondylien postérieur prothétique.Patients et méthodesDes tomodensitométries ont été réalisées trois mois après la pose d’une arthroplastie totale de première intention pour gonarthrose sur genu varum (avec une déformation moyenne de 7,8°) dans 50 cas et sur genu valgum (avec une déformation moyenne de 8,7°) dans 44 cas. La prothèse utilisée était la prothèse NexGen LPS Flex (Zimmer) à plateau fixe symétrique. Ont été mesurés par un examinateur non opérateur, l’angle entre l’axe transépicondylien anatomique et l’axe bicondylien postérieur fémoral prothétique (angle condylien postérieur prothétique), l’angle entre l’axe bicondylien postérieur et l’axe marginal postérieur tibial prothétique, l’angle entre l’axe marginal postérieur tibial prothétique et l’axe marginal postérieur tibial osseux et enfin l’angle entre l’axe transépicondylien anatomique et l’axe marginal postérieur tibial prothétique.RésultatsRespectivement pour le groupe genu varum et le groupe genu valgum, l’angle condylien postérieur prothétique fémoral moyen était de 3,1° (DS : 1,91 ; extrêmes 0° à 17,5°) et de 4,7° (DS : 2,7 ; extrêmes 0° à 11°). L’embase tibiale était à la fois en rotation externe par rapport à la pièce fémorale : 0,7° (DS : 4,45 ; extrêmes −9,5° à 9,8°) et 0,9° (DS : 4,53 ; extrêmes −10,8° à 9,5°) et par rapport au tibia natif : 6,1° (DS : 5,85 ; extrêmes −4,6° à 22,5°) et 12,5° (DS : 8,6 ; extrêmes −10° à 28,9°). La pièce tibiale était en rotation interne par rapport à l’axe transépicondylien anatomique : 1,9° (DS : 4,93 ; extrêmes −13,6° à 7°) et 3° (DS : 4,38 ; extrêmes −16,2° à 4,8°).DiscussionLa pièce tibiale se positionne parallèlement à la pièce fémorale, quelle que soit la déformation frontale initiale (p ≅ 0,7). Il existe, en revanche, une différence de rotation de l’embase tibiale par rapport au tibia natif selon la déformation initiale, qui pourrait s’expliquer par une morphologie différente du plateau tibial osseux en cas de genu valgum.ConclusionL’auto-positionnement est une technique reproductible qui permet avec ce modèle d’implant de positionner la pièce tibiale parallèlement au bord postérieur du fémur.Niveau d’étudeNiveau III étude prospective observationnelle.