Analyse de la croissance segmentaire résiduelle après allongement osseux progressif dans les anomalies congénitales des membres inférieurs

RésuméIntroductionL’établissement du pronostic d’inégalité de longueur chez les enfants atteints d’anomalie congénitale reste toujours un sujet de préoccupation. La stratégie thérapeutique doit tenir compte du pronostic en longueur, afin d’adapter à la fois les techniques d’égalisation et la chronologie des traitements. Cependant, il apparaît que le pronostic initialement calculé peut être faussé, dès lors qu’une ou plusieurs interventions chirurgicales ont été effectuées sur le membre pathologique.ObjectifLe but de cette étude est de définir les différents types de réponse de croissance que peut présenter un segment osseux après un allongement progressif, dans le cadre des inégalités de longueur d’origine congénitale.Patients et méthodesNous avons analysé de manière rétrospective une série de 114 allongements progressifs par fixateur externe, réalisés chez 36 filles et 50 garçons, ayant tous une inégalité de longueur des membres inférieurs d’origine congénitale. Nous avons mesuré les vitesses de croissance des segments osseux avant l’allongement, puis durant la première année suivant l’ablation du fixateur et enfin à long terme, en calculant les longueurs radiologiques osseuses rapportées au nombre de mois entre deux mesures de longueur. Le recul moyen est de 4,54 ± 0,2 ans.RésultatsLes modifications des vitesses de croissance à court et long terme ont permis de mettre en évidence cinq types différents de comportement osseux après un allongement progressif, allant de l’accélération de la croissance jusqu’à l’arrêt définitif de celle-ci.DiscussionCes cinq types de croissance osseuse résiduelle sont sous la dépendance de certains facteurs qui conditionnent l’accélération ou au contraire le ralentissement de la croissance. Il s’agit de l’âge au moment de l’allongement, du pourcentage d’allongement et du délai minimal entre deux allongements. La connaissance de ces critères permet d’optimiser les conditions de reprise de croissance après un allongement segmentaire progressif, tout en évitant celles qui risquent d’entraîner un ralentissement ou un arrêt de la croissance du segment allongé. Il s’agit d’une aide à la planification d’un programme d’allongement, lorsque celui-ci est itératif.Niveau de preuveNiveau IV étude rétrospective.