L’infiltration graisseuse musculaire dans les ruptures de la coiffe des rotateurs : analyse descriptive à propos de 1688 dossiers

RésuméIntroductionL’infiltration graisseuse (IG) représente un facteur pronostique important pour le résultat anatomique et fonctionnel des réparations de coiffe. Le but de cette étude était d’analyser l’histoire naturelle de l’IG des muscles de la coiffe et en connaître le délai d’apparition et d’aggravation.Matériel et méthodesMille six cent quatre-vingt-huit dossiers de ruptures de la coiffe des rotateurs opérées entre 1988 et 2005 et disposant d’un arthroscanner (82 %) ou d’une IRM (18 %) préopératoire ont été revus. L’IG de chaque muscle a été évaluée comme « minime » dans le stade 0 et 1 de Goutallier, « moyenne » dans le stade 2 et « sévère » dans le stade 3 et 4. Pour le supraépineux, a été retenue la moyenne de l’IG observée dans les plans sagittal, coronal et axial et pour l’infraépineux et le subscapulaire la moyenne de deux coupes à la partie supérieure et inférieure de la glène dans le plan axial.RésultatsNous avons retrouvé une corrélation statistiquement significative (p < 0,0005) entre l’IG, le type de lésion tendineuse et l’âge pour le supraépineux, l’infraépineux et le subscapulaire. L’IG augmentait avec le délai de façon statistiquement significative (p < 0,0005) pour le supraépineux et l’infraépineux, mais non statistiquement significative pour le subscapulaire. Le délai moyen observé pour une IG moyenne était de trois ans pour le supraépineux et de deux ans et demi pour l’infraépineux et du subscapulaire lorsque leurs tendons étaient rompus. Le délai moyen observé pour une IG sévère était respectivement de cinq, quatre et trois ans pour le supraépineux, l’infraépineux et le subscapulaire.Discussion-ConclusionPlus la lésion est vaste, plus le délai est long et plus le patient est âgé, plus l’IG est importante. L’objectif de la chirurgie est d’intervenir avant l’apparition d’une IG moyenne qui traduit une perte irréversible de la fonction.Type d’étudeMémoire.Niveau de preuveIV.