Conséquences, pour l’enfant à naître, du maintien de la consommation d’alcool pendant la grossesse

RésuméObjectifPrésenter les conséquences immédiates ou à long terme pour le nouveau-né du maintien de la consommation d’alcool pendant la grossesse parmi des femmes consommatrices de substances psychoactives.MéthodesUne cohorte rétrospective a été reconstituée par le repérage des enfants exposés in utero à une ou plusieurs substances psychoactives licites ou illicites, nés ou hospitalisés entre 1999 et 2008 dans un hôpital de la région parisienne. Sur les 170 nouveau-nés de mères de cette cohorte, 56 avaient une mère consommatrice inchangée d’alcool pendant toute sa grossesse, 30 avaient une mère dont la consommation s’était réduite, et 84 avaient une mère s’étant déclaré abstinente à l’alcool.RésultatsLes nouveau-nés de mères consommatrices inchangées d’alcool pendant la grossesse étaient davantage prématurés (30 %) et hospitalisés dans le service de néonatologie (60,7 %) auxquels il avait fallu apporter des soins spécifiques pour des durées significativement plus longues que les autres enfants exposés in utero aux autres substances psychoactives (p < 0,005). Ils étaient plus souvent porteurs des effets de l’alcoolisation fœtale (18 %) et placés en famille d’accueil (18 %).DiscussionAu regard des conséquences négatives pour le nouveau-né du maintien de la consommation d’alcool pendant la grossesse, le repérage et la prise en charge des mères méritent donc d’être encore améliorés. Il serait particulièrement intéressant de prendre exemple sur les stratégies d’interventions thérapeutiques précoces mobilisées et couronnées de succès à l’étranger. Cela permettrait notamment de réduire les énormes coûts financiers, matériels et humains induits par la consommation d’alcool pendant la grossesse.

SummaryBackgroundThis paper aims at showing the immediate and long-term consequences affecting newborns whose mothers did not reduce or stop their consumption of alcohol when they were pregnant; these women were chosen among women who also used psychoactive substances.MethodsA retrospective cohort was constituted of babies who were found to have been exposed in utero to one or more legal or illegal psychoactive substance(s) and who were born or hospitalized between 1999 and 2008 in a hospital near Paris. Among the cohort of 170 babies, 56 had mothers who had not modified their alcohol consumption when they were pregnant, 30 had mothers who had reduced their alcohol consumption, and 84 had mothers who declared having been abstinent.ResultsThe babies born to mothers who did not modify their alcohol consumption when pregnant were more likely to be premature (30%) and hospitalized in the neonatology hospital unit (60.7%). They needed specific care for durations significantly longer than the babies exposed in utero to other psychoactive substances (P < 0.005). They were more often diagnosed with fetal alcohol spectrum disorders (18%) and placed in a foster family (18%).ConclusionGiven the negative consequences on the babies born to mothers who do not modify their alcohol consumption when pregnant, these mothers should be identified and provided with better care. The successful strategies for early therapeutic interventions used in other countries should be studied as examples. This would make it possible to reduce the enormous financial, material and human costs that are a direct consequence of alcohol consumption during pregnancy.