Manifestations inflammatoires réactionnelles multifocales après infection invasive à Streptococcus pyogenes de type M1

RésuméNous rapportons l’observation d’un enfant ayant présenté une infection invasive à Streptococcus pyogenes avec choc toxique dû à une souche de type M1 productrice des toxines superantigéniques SpeA et SmeZ. Secondairement, est apparue une atteinte inflammatoire multifocale incluant plusieurs épisodes d’arthrites réactives et une orchite, d’évolution favorable sous corticoïdes. Les infections invasives à streptocoque du groupe A peuvent associer des mécanismes septiques, toxiniques et immunologiques. L’inflammation importante peut être à l’origine d’atteintes secondaires aseptiques, voire de maladies auto-immunes par mimétisme moléculaire. Parmi les complications post-streptococciques, les arthrites réactives sont de plus en plus considérées comme une entité clinique individualisée et l’orchite n’a jamais été décrite. Les infections invasives à S. pyogenes sont des pathologies sévères, leur nombre est en augmentation, elles sont majoritairement dues à certains clones bactériens possédant des facteurs de virulence puissants et peuvent se compliquer de manifestations post-infectieuses multifocales. La thérapeutique doit donc être rapide et efficace non seulement sur l’agent étiologique et ses toxines mais aussi sur l’inflammation.

SummaryWe report on a case of Streptococcus pyogenes invasive disease with toxic shock syndrome due to an M1 strain producing SpeA and SmeZ superantigenic toxins. Post-streptococcal sequelae included several episodes of reactive arthritis and orchitis whose outcome was favorable with corticosteroid therapy. Invasive streptococcal infections are increasingly reported and may associate septic, toxinic, and immunological diseases. High-grade systemic inflammation may induce nonsuppurative complications and autoimmune diseases by molecular mimicry. Among them, reactive arthritis has been recognized as a separate entity from acute rheumatic fever and post-streptococcal orchitis has not been described before. Treatment should be quickly started and should be effective on the etiologic agent but also on its toxins due to the severity of the invasive infections associated with the spread of highly virulent bacterial clones and the potential development of multifocal nonsuppurative sequelae.