Enquête sur le statut vaccinal des parents de jeunes nourrissons

RésuméDepuis 2004, en France, une nouvelle recommandation pour le rappel de la coqueluche concerne les jeunes parents et les adultes susceptibles de le devenir. Cette recommandation s'ajoute à d'autres comme la vaccination rubéole chez les femmes non vaccinées ou séronégatives, et le rappel décennal diphtérie–tétanos polio (dT–polio). L'objectif de cette enquête est d'évaluer l'impact de ces recommandations et leur mise en œuvre chez les parents de jeunes nourrissons. Les pédiatres devaient inclure les parents de jeunes nourrissons lors de leur première consultation après la naissance. Les dates des dernières vaccinations des parents étaient recueillies d'après leur propre carnet de vaccination ou à défaut de documents écrits, d'après leur mémoire. Entre juin et octobre 2006, 41 pédiatres ont inclus les parents de 400 jeunes nourrissons (médiane : 36 jours). Le rappel dT–polio remontait à plus de dix ans chez 37,4 % des parents et à moins de trois ans chez 17,7 %. Parmi ces derniers, seulement 11,8 % avaient reçu un vaccin comportant la valence coqueluche acellulaire. La sérologie rubéole était connue comme positive par 94 % des mères, mais les pédiatres n'ont eu la notion d'une vaccination contre la rubéole que chez 71,7 % d'entre elles. Parmi les neuf mères séronégatives pour la rubéole pendant la grossesse, trois seulement ont été vaccinées en post-partum. L'application des recommandations vaccinales de l'adulte est difficile et peu suivie en France. L'absence de vaccin monovalent coqueluche réduit la population éligible. Deux ans après le lancement de la stratégie du cocooning, la couverture vaccinale des jeunes parents vis-à-vis de la coqueluche demeure basse, et les occasions ratées lors du rappel décennal par le dT–polio sont fréquentes. La stratégie de vaccination rubéole de l'adulte séronégatif doit être améliorée. Ces résultats soulignent que, d'une part, les recommandations vaccinales devraient être plus simples et plus applicables, que d'autre part, elles mériteraient une meilleure diffusion auprès des professionnels de santé et aussi auprès des familles.

Since 2004, in France, pertussis booster is recommended in parents of young infants and adults likely to become parents. This recommendation adds to others such as rubella vaccination in unvaccinated or seronegative women and decennial dT–IPV booster. The objective of this study is to evaluate the impact of these recommendations in parents of young infants. Pediatricians had to include parents of infants at the first well-baby visit after birth. Vaccination data were secondary recorded from parent's health record or called upon their memory. Between June and October 2006, 41 pediatricians included parents of 400 infants (median age: 36 days). dT–IPV booster was recorded or recalled in 37.4% within the 10 previous years and 17.7% within the 3 previous years. Among this last group, only 11.8% had received a combination including pertussis. Rubella serology was declared as positive by 94% of the mothers, but the physicians obtained the information of a previous rubella vaccination in only 71.7% of the mothers. Among the 9 seronegative mothers during pregnancy, only 3 were vaccinated in postpartum. Adults' immunization guidelines are not well known and poorly applied in France. The unavailability of monovalent pertussis vaccine reduces the eligible population. Two years after the launch of the pertussis cocoon strategy, the coverage of eligible young parents remains low and many opportunities are too frequently missed on the opportunity of decenial dTPolio booster. Rubella catch up strategy should be improved. Adults' vaccination strategies and guidelines need to be better broadcasted to health care professionals and also families.