L’allaitement maternel chez les enfants prématurés après sortie de néonatologie : prévalence et facteurs associés

RésuméObjectifs de l’étudeDéterminer la prévalence de l’allaitement maternel chez les enfants prématurés et identifier les facteurs l’influençant.Patients et méthodesÉtude descriptive et prospective incluant les nouveau-nés prématurés hospitalisés en néonatologie à l’hôpital d’enfant de Rabat de janvier à mars 2011 et revus en consultation à l’âge d’un, deux et trois mois de vie. Les critères d’exclusion étaient le décès de l’enfant, l’existence d’une pathologie contre-indiquant l’alimentation entérale et les enfants perdus de vue après sortie. Les caractéristiques néonatales et maternelles ont été relevées du dossier médical et les informations relatives à l’allaitement recueillies auprès des mères à l’aide d’un questionnaire le jour de sortie de l’hôpital et lors des consultations de suivi de l’enfant. Les variables ont été analysées avec les tests du Chi2 et t de Student au seuil de p < 0,05 et leur association à l’allaitement maternel par l’analyse univariée puis multivariée par régression logistique.RésultatsSoixante-neuf couples mère–nouveau-né prématuré ont été colligés durant la période d’étude. Nos prématurés avaient à la naissance un âge gestationnel moyen de 34 semaines d’aménorrhée (SA) (extrêmes de 28 à 36 SA) et un poids moyen de 1703 g (extrêmes de 900 à 2300 g). La durée moyenne d’hospitalisation en néonatologie était de 22,6 jours (extrêmes de huit à 48 jours). À la sortie de néonatologie, 49,2 % des enfants de notre échantillon recevaient un allaitement partiel contre 57,9 % à un mois de vie, 59,4 % à deux mois et 57,9 % à trois mois de vie. Les facteurs significativement associés à un taux d’allaitement élevé étaient la multiparité (p = 0,04), le niveau d’étude maternel élevé (p < 0,0001), la sensibilisation des mères sur l’allaitement (p = 0,006), l’absence de pathologie de grossesse (p = 0,03), le suivi de grossesse (p = 0,01) et le délai court de la première expression du lait maternel (p < 0,001).ConclusionCe faible taux d’allaitement maternel chez les enfants prématurés nous incite à entreprendre diverses actions pour l’améliorer.

SummaryObjectiveTo determine the prevalence of breastfeeding premature infants and identify factors influencing it.Patients and methodsProspective and descriptive study including premature infants hospitalized in neonatology at Children's Hospital of Rabat from January to March 2011 and reviewed in consultation at the age of 1, 2 and 3 months of life. Exclusion criteria were death of the child, the existence of a pathology contraindicating enteral feeding and children not followed out after their discharge from hospital. Neonatal and maternal characteristics were identified from medical records and information about breastfeeding collected from mothers using a questionnaire at the time of discharge and at follow-up visits of the child. The variables were analyzed with the Chi2 test and Student's t at P < 0.05 and their association with breastfeeding through univariate and multivariate logistic regression.ResultsSixty-nine mother–preterm infants were collected during the study period. Our preterms had at birth a mean gestational age of 34 weeks gestation (extreme: 28 to 36 weeks) and a mean birthweight of 1703 g (extreme: 900 to 2300 g). The mean duration of hospitalization at neonatology was 22,6 days (extreme: 8 to 48 days). At their neonatal discharge, 49.2% of children in our sample received partial breastfeeding against 57.9% at 1 month of life, 59.4% at 2 months and 57.9% at 3 months of life. Factors significantly associated with higher breastfeeding rates were multiparity (P = 0.04), the high maternal educational level (P < 0.0001), educating mothers about breastfeeding (P = 0.006), the absence of pathology of pregnancy (P = 0.03), monitoring of pregnancy (P = 0.01) and the short delay of the first expression of breastmilk (P < 0.001).ConclusionThis low rate of breastfeeding in premature infants leads us to undertake various actions to improve it.