Anomalie de la jonction pyélo-urétérale de diagnostic anténatal : traitement chirurgical ou médical ?

RésuméLa prise en charge de l’anomalie de la jonction pyélo-urétérale a profondément évolué au cours de ces trente dernières années grâce à son diagnostic pendant la période anténatale.ButLe but de cette étude est de discuter une stratégie diagnostique et thérapeutique des anomalies de la jonction pyélo-urétérale de diagnostic anténatal.Patients et méthodesNous présentons une étude portant sur 53 enfants (59 anomalies de la jonction pyélo-urétérale de diagnostic anténatal) colligés au service de 1999 à 2008. Nous avons classé les patients selon leur prise en charge : groupe I : chirurgicale d’emblée ; groupe II : médicale, puis secondairement chirurgicale ; groupe III : purement médicale.RésultatsIl s’agissait de 34 garçons et 19 filles avec un sex-ratio de 1,8. L’AJPU a été constatée dans 26 cas à gauche. Le reflux vésico-urétéral était l’anomalie associée la plus fréquente (cinq cas). La majorité fait partie du groupe I (42 %). Le diamètre antéropostérieur à l’échographie était en moyenne de 32,65 mm pour le groupe I alors qu’il était respectivement de 25,86 et 14 mm pour le groupe II et III. La fonction rénale différentielle moyenne à la scintigraphie (DTPA ou MAG III) était normale (46 %) dans le groupe III alors qu’elle était de 35 et 38 % respectivement dans le groupe I et II. Le néphrogramme était obstructif dans 72 et 75 % des cas respectivement dans le groupe I et II et seulement dans 16 % des cas dans le groupe I. La comparaison finale de la fonction rénale différentielle, entre le groupe I, et le groupe II, ne montre pas une différence significative (p < 0,005). Trente-trois malades ont bénéficié d’une surveillance médicale initiale. Seulement seize enfants (48 %) ont eu une pyéloplastie.ConclusionLa grande fréquence des améliorations spontanées chez le nourrisson par simple maturation tissulaire (30 % dans cette série), et la faible incidence des complications postopératoires des patients opérés tardivement n’autorisent plus la pyéloplastie précoce devant une AJPU de diagnostic anténatal.

SummaryThe ureteric-pelvic junction (UPJ) is an uropathy that his management had profoundly evolved during these last thirty years, both from the point of view of the care and diagnosis.PurposeThe purpose of this study is to discuss a diagnostic and therapeutic strategy of this uropathy.Patients and methodsThis study concerning 53 children (59 UPJ with antenatal diagnosis) brought together in the unity of paediatric surgery of 1999 in 2008. We classified the patients according to their care: group I: surgical at once; group II: medical then secondarily surgical; group III: purely medical.ResultsThis study was about 34 boys and 19 girls with a sex ratio of 1.8. The UPJ was noticed in 26 cases to the left. The vesico-ureteral reflux was the most frequent associated abnormality (five cases). The majority are a part of the group I (42%). The anteroposterieur diameter in the ultrasound was on average 32.65 mm for the group I while it was respectively 25.86 and 14 mm for the group II and III. The differential renal average function in the scintigraphy (DTPA or MAG III) was normal (46%) in the group III while was 35 and 38% respectively in the group I and II. The nephrogram was obstructive in 72 and 75 % of the cases respectively in the group I and II and only in 16 % of the cases in the group I. The final comparison of the differential renal function between the group I, and the group II, does not show a significant difference (P < 0.005). Thirty-three patients benefited from an initial medical supervision. Only sixteen children (48%) had pyeloplasty.ConclusionThe big frequency of the spontaneous improvements at the infant by simple tissular maturation (30% in this series), and the low incidence of the postoperative complications of the patients operated late do not authorize any more the premature pyeloplasty in front of an antenatal diagnosis UPJ.