No 249-Épaississement endométrial asymptomatique

RésuméObjectifFormuler des recommandations cliniques pour l'évaluation de l'épaississement endométrial lorsque sa présence est constatée par échographie chez une patiente postménopausée ne connaissant pas de saignements.IssuesS'assurer que les femmes chez lesquelles la présence d'un épaississement asymptomatique et de polypes endométriaux a été constatée par échographie font l'objet d'une prise en charge appropriée.RésultatsLa littérature publiée a été récupérée par l'intermédiaire de recherches menées dans les bases de données EMBASE, Cochrane et PubMed et visant les articles pertinents de langue anglaise publiés entre 1970 et 2009, au moyen d'un vocabulaire contrôlé approprié (p. ex. « asymptomatic endometrial thickness », « endometrial cancer », « postmenopausal bleeding », « transvaginal ultrasonography », « endometrial biopsy » et « endometrial polyp »). Les résultats ont été restreints aux analyses systématiques, aux essais comparatifs randomisés / essais cliniques comparatifs et aux études observationnelles. Les recherches ont été mises à jour de façon régulière et leurs résultats ont été incorporés à la directive clinique jusqu'en avril 2010. La littérature grise (non publiée) a été identifiée par l'intermédiaire de recherches menées dans les sites Web d'organismes s'intéressant à l'évaluation des technologies dans le domaine de la santé et d'organismes connexes, dans des collections de directives cliniques, dans des registres d'essais cliniques et auprès de sociétés de spécialité médicale nationales et internationales.ValeursLe niveau de résultat a été déterminé conformément aux critères établis par le Groupe d'étude canadien sur les soins de santé préventifs (Tableau 1). Les recommandations ont été évaluées en fonction de cette méthode.Avantages, désavantages et coûtsNous prévoyons que l'adoption de ces recommandations permettrait aux femmes postménopausées de ne pas être exposées inutilement à de l'anxiété, à de la douleur et à des risques de complication interventionnelle. Nous prévoyons également qu'elle permettrait d'abaisser les coûts imposés au système de santé en éliminant les interventions inutiles.Recommandations1.L'échographie transvaginale ne devrait pas être utilisée aux fins du dépistage du cancer de l'endomètre (II-1E).2.Chez les femmes postménopausées qui ne présentent pas de saignements, le prélèvement endométrial ne devrait pas être mis en œuvre de façon systématique (II-1E).3.Les indications menant au prélèvement de tissu endométrial chez les femmes postménopausées présentant des saignements et une épaisseur endométriale supérieure à 4-5 mm ne devraient pas être extrapolées aux femmes asymptomatiques (II-2E).4.Les femmes qui présentent un épaississement endométrial au moment de l'échographie et d'autres résultats positifs (vascularité accrue, inhomogénéité de l'endomètre, liquide particulaire, endomètre excessivement épaissi [ > 11 mm]) devraient être orientées vers des gynécologues aux fins de la tenue d'explorations plus approfondies (II-1A).5.Chez les femmes qui présentent un épaississement endométrial accru et des facteurs de risque de cancer de l'endomètre (tels que l'obésité, l'hypertension et la ménopause tardive), les décisions quant à la tenue d'explorations plus approfondies devraient être prises au cas par cas (II-1B).6.Chez les femmes asymptomatiques qui prennent du tamoxifène, une échographie visant à déterminer l'épaississement endométrial ne devrait pas être mise en œuvre de façon systématique (II-2E).7.Le recours à la chirurgie ne s'avère pas nécessaire chez toutes les femmes postménopausées qui présentent des polypes endométriaux asymptomatiques. Les femmes chez lesquelles des polypes asymptomatiques sont découverts au moment de l'échographie devraient faire l'objet d'un triage (en vue d'une intervention) en fonction de la taille des polypes, de l'âge et d'autres facteurs de risque (II-1A).