کد مقاله | کد نشریه | سال انتشار | مقاله انگلیسی | نسخه تمام متن |
---|---|---|---|---|
1097768 | 952870 | 2015 | 10 صفحه PDF | دانلود رایگان |

RésuméL’allongement de la vie humaine est un fait sans précédent dans l’histoire de l’humanité. Cette révolution démographique majeure s’est accomplie pour l’essentiel dans le dernier demi-siècle. Ce n’est qu’à partir du milieu de 1970 que l’on observe un recul continu, sur un rythme soutenu, de la mortalité aux âges élevés. Ce phénomène est mondial et va marquer le XXIe siècle sur tous les continents, même s’il a d’abord émergé au sein des pays développés. Cet article vise à dessiner le panorama des mutations sociétales majeures engendrées par la révolution de la longévité. Il défend l’idée que l’allongement de la vie humaine n’a pas seulement pour conséquence d’accroître la part âgée ou très âgée de la population, ce qui est une vision très réductrice du phénomène. Ce changement démographique ne se limite pas à une vieillesse plus longue et en meilleure santé. Il impose aux sociétés de repenser l’ensemble de leur organisation sociale, leur rapport au temps et les liens qui unissent les générations entre elles. Il exige également de réexaminer le sens même du vieillir qui ne peut plus être cantonné à une vision déficitaire et naturalisante de l’âge. La révolution de la longévité autorise à concevoir un vieillissement actif et en bonne santé. Dès lors, la longévité humaine peut être saisie comme une opportunité pour bâtir « une société pour tous les âges » plus cohésive et solidaire et mieux adaptée aux impératifs de notre société de la connaissance. Encore faut-il savoir optimiser les ressources nouvelles que recèle une vie plus longue et en bonne santé. Adapter les sociétés à l’allongement de la vie et au vieillissement est à ce prix. L’article met en évidence quatre défis majeurs posés par la révolution de la longévité et précise les principaux ajustements auxquels il conviendrait de procéder pour que nos sociétés sachent saisir les opportunités nouvelles que représente une vie plus longue. En premier lieu, le modèle culturel d’organisation des âges et des temporalités, hérité du monde industriel, est remis en cause par l’allongement de la vie. Désormais les parcours de vie n’obéissent plus à un rythme à trois temps : formation, travail, retraite. Ils sont devenus flexibles et individualisés. En second lieu, il faut repenser les manières de prodiguer la sécurité et la protection sociale dans une société de longue vie. Dans cette perspective, les stratégies préventives d’investissement social dans le capital humain tout au long de la vie prennent le pas sur les interventions curatives. En troisième lieu, une nouvelle gestion des âges, centrée sur les parcours de vie, s’impose en lieu et place d’une gestion par l’âge devenue inopérante. Enfin, le nouvel emboîtement de cinq générations coexistantes, en lien avec l’accroissement de la longévité, implique de refonder le pacte de solidarité entre les générations pour la retraite, l’emploi et le care, si l’on veut revenir à l’équité entre les générations et maintenir la cohésion sociale dans nos sociétés de vie longue.
SummaryThe longer life span, an unprecedented event in human history, signals a demographic revolution that has taken place during the past half century and is spreading worldwide. Only since the mid-1970s do we observe a continual reduction, at a sustained rate, of mortality in the oldest age cohorts. Although it started in developed countries, this trend will become significant during the 21st century on all continents. This article, which draws a panorama of the major societal changes brought about by this longevity revolution, argues that the impact of this longer life course is not limited (in line with a reductionist view of the phenomenon) to the increasing proportion of older people in the population. Nor is its meaning restricted to the idea that old age lasts longer and that the olds are in better health. It forces our societies to overhaul their general organization, their relation to time and the bonds uniting generations. It also forces us to re-examine the very meaning of growing old, which can no longer be seen simply in terms of disabilities and impairments as a natural result of age. The longevity revolution calls for a healthy and active ageing. For these reasons, human longevity can be an opportunity for building a “society for all ages” that, with more solidarity and social cohesion, is better adapted to the requirements of a knowledge-based society… under condition that we optimize the new resources concealed in a longer, healthier life course. This is the price to pay to adapt society to this trend. Four major issues raised by this longevity revolution are discussed along with the principal adjustments to be made so that our societies take advantage of these new opportunities. First of all, the cultural pattern — inherited from the industrial era — of the social organization of the life course is coming undone under the brunt of this new trend. This longer life course is no longer organized in three successive stages of education, work and retirement. It has become flexible and individualized. Secondly, we must re-imagine how to provide security and welfare in a long-life society. The preventive strategies of making social investments in human capital throughout the life course thus supplant remedial interventions. Thirdly, a new age management, based on life course itineraries, is needed to replace a now ineffective age-based management. Finally, the embedding of five generations alive at the same time entails reworking the pact of solidarity between generations in relation to retirement, employment and care. This is indispensable to restore a sense of fairness in intergenerational relations and maintain social cohesion in long-life societies.
Journal: Ethics, Medicine and Public Health - Volume 1, Issue 2, April–June 2015, Pages 203–212