Don ou marchandise ?

RésuméL'Union européenne et nombre d'organisations internationales et de sociétés de transfusion ont fait du don non rémunéré un impératif pour le recrutement des donneurs, sans toujours se donner les moyens de mettre cette règle en application, notamment en raison des résistances du secteur commercial. Pourtant, toutes les données disponibles, anciennes comme plus récentes, montrent que le don non rémunéré garantit une sécurité transfusionnelle supérieure à celle que procure le don rétribué. L'auteur relève également que l'industrialisation de la production du sang, qui a contribué à un accroissement considérable de la sécurité transfusionnelle, a mis fin à la proximité qui existait naguère, à l'hôpital, entre le receveur et le donneur, ce qui ne facilite pas le recrutement des donneurs. Il évoque enfin les défis qui vont se poser aux services de transfusion dans le futur proche ainsi que la transformation du rôle des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, qui recentrent leurs activités sur la promotion du don et le recrutement des donneurs de sang.

The European Union and many transfusion international organizations and societies held the unpaid blood donation as an imperative for enrolling donors, not always providing the means for implementing this regulation, in particular induced by the (pharmaceutical) industry's hesitations. In spite of this, all available data, whatever former or recent, prove that the unpaid blood donation has a higher transfusion safety level than the remunerated donation's. The author also stresses that blood industrialization, while considerably improving the transfusion safety, has also destroyed the past vicinity between donor and receiver within the hospital environment, detrimental to enrolling donors. He also evokes challenges to be coming up soon in transfusion centres as well as changing the role of Red Cross and Red Crescent societies to refocusing their activities on the promotion of blood donation and donor enrollment.