Pollution de l’air et asthme de l’enfant

RésuméLa prévalence de l’asthme et des allergies a doublé au cours des dernières décénies, notamment chez les sujets les plus jeunes. On ne peut dans ces conditions invoquer une cause exclusivement génétique. L’augmentation des maladies allergiques est en fait en relation avec des facteurs environnementaux, incluant l’exposition aux allergènes et aux polluants physicochimiques de l’air et les modifications des caractéristiques des infections survenant dans la petite enfance. Dans cette revue, nous abordons le rôle de la pollution atmosphérique et de ses interactions avec les autres facteurs environnementaux. Alors que les indicateurs classiques de la pollution de l’air (SO2 et CO) ont vu leur concentration diminuer dans les pays industrialisés, il s’y est produit une augmentation de prévalence de l’asthme. Cependant, la relation entre cette augmentation et la pollution atmosphérique doit prendre en compte l’augmentation de nouvelles formes de pollution atmosphérique comme les particules fines. Il existe actuellement de nombreuses études expérimentales qui montrent que la pollution urbaine (particulièrement celle liée aux particules diesel) exacerbe le stress oxydatif, l’hyper-réactivité bronchique et l’inflammation liée à l’allergie. Plusieurs études épidémiologiques suggèrent qu’il existe une association entre la densité du trafic automobile et la prévalence des symptômes respiratoires et plus particulièrement de l’asthme et des rhinites allergiques. L’exposition durant la petite enfance à une pollution liée au trafic automobile pourrait accélérer, voire provoquer chez des sujets génétiquement prédisposés, un processus inflammatoire bronchique qui pourrait contribuer à l’augmentation de l’incidence des allergies respiratoires dans les pays industrialisés.

The prevalence of asthma and allergic diseases doubled during the last quarter of the 20th century, particularly among children and adolescents. Given this fact, we cannot attribute this increase exclusively to genetic factors. Environmental factors to which it has been attributed include exposure to allergens and to airborne physicochemical pollutants, and changes in the characteristics of respiratory infections in young infants. In this review, we will point out the role of exposure to air pollutants and their interaction with other environmental factors. Whereas concentrations of the ‘classical’ air quality indicators (SO2, CO) have more or less decreased steadily in developed countries, asthma prevalence has increased during the same period. However, the relation between the increase incidence of asthma and atmospheric pollution should be examined with the knwoledge that there has been an increase in new forms of pollution, in particular, ultrafine particles. There are at present many experimental studies which show that urban pollution (especially that associated with diesel exhaust particles) elicits chronic oxidative stress, bronchial hyperreactivity and allergic inflammation. Several epidemiological studies suggest that there is an association between the density of automobile traffic and the prevalence of respiratory symptoms, especially asthma and allergic rhinitis. Exposure to automobile traffic-related pollutants during early infancy may accelerate or even provoke, among genetically susceptible subjects, bronchial inflammatory processes which could contribute to the increase in the incidence of asthma in industrialized countries.