Les douleurs de croissance chez l’enfant : analyse épidémiologique dans une population méditerranéenne

RésuméObjectifsLes douleurs récidivantes des membres inférieurs (douleurs de croissance) constituent la cause la plus fréquente de douleurs musculo-squelettiques chez l’enfant. Bien que depuis des années, la littérature internationale ait décrit de nombreux cas à l’origine d’hypothèses variées sur la nature exacte de la maladie et son étiologie, celles-ci restent encore inconnues.MéthodesL’objectif de notre étude est d’établir à la fois le profil des enfants atteints par la maladie et la nature de leur prise en charge par les parents ou les spécialistes médicaux. De plus, nous avons essayé de corréler les théories existantes à nos observations afin de savoir si celles ci étaient vérifiables par les données épidémiologiques. Cette étude rétrospective a recherché l’apparition de douleurs des membres inférieurs dans les 12 mois précédents la consultation de l’enfant dans notre service. L’étude a inclus 532 enfants, âgés de quatre à 12 ans. Les données ont été obtenues par des sondages semi-structurés comprenant à la fois des questions ouvertes et fermées.RésultatsCent trente enfants ont présenté des douleurs de croissance, satisfaisant aux critères de Petersen. La fréquence des symptômes était de 24,5 %. La plupart du temps, ces douleurs apparaissaient après un exercice physique intense, sans rapport avec l’IMC de l’enfant. La principale mesure thérapeutique utilisée par les parents était le massage des membres inférieurs douloureux et, dans un moindre degré, l’administration d’anti-inflammatoires.ConclusionsL’analyse des données montre qu’il s’agit d’une affection bénigne dont le mécanisme phathogénique est inconnu. De plus, la présence de ces douleurs n’est pas fortement corrélée à des maladies anatomiques ou orthopédiques, ce qui va à l’encontre d’une théorie anatomique. Au contraire, leur apparition, après un exercice physique intense dans 78,5 % des cas, nous a conduit à l’hypothèse qu’il s’agissait d’un syndrome d’« overuse » du membre inférieur, ce qui semble être en accord avec nombre de données expérimentales de la littérature internationale.