Modifications de la densité minérale osseuse chez des femmes en préménopause atteintes de polyarthrite rhumatoïde : un suivi de deux ans

RésuméObjectifDans le but de vérifier les modifications du statut minéral osseux du squelette axial, nous avons réalisé une étude de suivi sur deux ans de la densité minérale osseuse (DMO) axiale et du contenu minéral osseux (CMO) chez des femmes en préménopause atteintes de polyarthrite rhumatoïde (PR) traitées ou non avec de la prednisolone (PRED).MéthodesDes femmes en préménopause atteintes de PR (n = 74) qui se rendaient au Rheumatism Foundation Hospital à Heinola en Finlande ont été recrutées de manière consécutive pour un suivi de la DMO. Les mesures de la DMO ont été prises du rachis lombaire et l'extrémité proximale du fémur gauche (col fémoral) par absorptiométrie biphotonique au début de l'étude et après deux années. La DMO a été exprimée par le CMO rapporté à la surface de projection, en g/cm2. Le score de Larsen entre 0 et 100 a été évalué à chaque contrôle. Deux groupes de PR ont été analysés : les patientes recevant de la prednisolone (n = 48), groupe PR avec PRED et celles n'en recevant pas (n = 26), groupe PR sans PRED. Le groupe témoin (n = 43) était composé de femmes en préménopause appartenant au même groupe d'âge.RésultatsAu départ, les patientes du groupe PR avec PRED ont une DMO plus faible que celles du groupe PR sans PRED. La moyenne en pourcentage de la modification de la DMO ajustée au poids au niveau du rachis lombaire est –1,5 % dans le groupe PR avec PRED, +0,6 % dans le groupe PR sans PRED et –0,6 % chez les témoins ; une différence significative est observée (p = 0,030) entre les groupes PR. La moyenne en pourcentage de la modification du CMO deux ans plus tard sur le rachis lombaire est –2,2 % dans le groupe PR avec PRED (p = 0,003), +0,0 % dans le groupe PR sans PRED et –0,6 % dans le groupe témoin. La moyenne de la modification de la DMO ajustée au poids au niveau du col fémoral à deux ans est –2,6 % dans le groupe PR avec PRED, +0,4 % dans le groupe PR sans PRED et –0,9 % chez les témoins ; là encore la différence entre les groupes PR est significative (p = 0,049). La modification en pourcentage du CMO après deux ans au niveau du col fémoral est –1,9 % (p = 0,006), –0,4 et 0,8 % respectivement. La DMO moyenne n'a diminué de manière significative au niveau du rachis lombaire (p = 0,002) et du col fémoral (p < 0,001) que dans le groupe PR avec PRED. Toutefois, malgré les statistiques mentionnées plus haut, lorsque la DMO est exprimée par le CMO rapporté à la surface de projection, il n'y a pas de différence statistiquement significative, autant pour le rachis lombaire que pour le col fémoral. Il n'y a pas de corrélation significative entre la modification de la DMO lombaire ou fémorale et la modification du score de Larsen dans les groupes PR.ConclusionD'après le CMO, la perte de tissu osseux chez les femmes en préménopause, avec ou sans traitement par la prednisolone, et chez les témoins est statistiquement semblable. Il semble que le rôle de la PR elle-même dans le développement multifactoriel de la masse osseuse axiale pendant la première décennie de la PR sévère ne soit pas la question la plus essentielle. Nous présumons que ce rôle aura moins d'importance avec un traitement de la PR meilleur que celui reçu par nos patientes. La quantité d'os perdu pendant le traitement avec la prednisolone à doses faibles fait toujours l'objet de controverses.