Actualités en matière de vaccination

RésuméLa réunion annuelle de la Société américaine d’infectiologie (Infectious Disease Society of America [IDSA]), qui a réuni près de 5000 congressistes de plus de 80 pays à Vancouver, Canada du 21 au 24 octobre 2010, a permis de faire le bilan de la pandémie de grippe A(H1N1) 2009 en Amérique du Nord, d’évaluer les programmes de vaccination, et de présenter les nouveaux vaccins en cours de développement. Avec 12 500 décès aux États-Unis en 2009–2010, la grippe pandémique a été moins meurtrière que la grippe saisonnière. Mais elle a frappé essentiellement des jeunes, et le bilan calculé en nombre d’années de vie perdues est élevé. Les différents vaccins monovalents (vivants atténués, inactivés avec ou sans adjuvants) ont été bien tolérés, chez les enfants comme chez les adultes et les femmes enceintes. La protection des très jeunes nourrissons contre la coqueluche passe par le renforcement des rappels vaccinaux de son entourage familial. L’introduction du vaccin pneumococcique conjugué 13-valent au début de l’année 2010 pourrait résoudre – mais pour combien de temps? – le problème de remplacement des sérotypes, responsable d’une recrudescence des infections invasives à pneumocoques observée dans les pays qui avaient introduit le vaccin conjugué 7-valent. L’efficacité du vaccin rotavirus se confirme, avec une diminution des hospitalisations aux États-Unis et une diminution des décès dus aux gastroentérites au Mexique. Aux États-Unis, la vaccination des préadolescentes contre le papillomavirus humain (HPV) n’a pas entraîné d’effet indésirable particulier. La vaccination de routine contre la varicelle, recommandée depuis 1995, n’a eu aucun impact sur l’évolution de l’incidence du zona. Quant au vaccin contre le zona, recommandé pour les sujets de 60 ans et plus aux États-Unis, son efficacité sur le terrain serait de 55 %, d’après une étude de cohorte (Kaiser Permanente de Californie du Sud). Si certains proposent l’élaboration de vaccins à la carte, en fonction des caractéristiques génétiques individuelles, la priorité reste l’augmentation de la couverture vaccinale, non seulement chez les enfants, mais aussi chez les adultes et les personnes âgées. Il convient de proposer un calendrier vaccinal étalé sur toute la vie, la vaccination à l’âge adulte et chez les seniors étant déterminante pour une bonne santé à tous les âges de la vie.

The annual meeting of the Infectious Disease Society of America (IDSA); which brought together nearly 5000 participants from over 80 countries in Vancouver, Canada, October 21 to 24, 2010; provided a review of the influenza (H1N1) 2009 pandemic, evaluated vaccination programmes and presented new vaccines under development. With 12 500 deaths in the United States in 2009–2010, the influenza (H1N1) 2009 pandemic was actually less deadly than the seasonal flu. But it essentially hit the young, and the toll calculated in years of life lost is high. The monovalent vaccines, whether live attenuated or inactivated with or without adjuvants, were well tolerated in toddlers, children, adults and pregnant women. In order to protect infants against pertussis, family members are urged to get their booster shots. The introduction of the 13-valent Pneumococcal conjugated vaccine in the beginning of 2010 may solve – but for how long? – the problem of serotype replacement, responsible for the re-increasing incidence of invasive Pneumococcal infections observed in countries that had introduced the 7-valent vaccine. The efficacy of a rotavirus vaccine has been confirmed, with a reduction in hospitalization in the United States and a reduction in gastroenteritis-related deaths in Mexico. In the United States, vaccination of pre-adolescents against human papillomavirus (HPV) has not resulted in any specific undesirable effects. Routine vaccination against chicken pox, recommended since 1995, has not had an impact on the evolution of the incidence of shingles. Vaccination against shingles, recommended in the United States for subjects 60 years and over, shows an effectiveness of 55%, according to a cohort study (Kaiser Permanente, Southern California). Although some propose the development of personalized vaccines according to individual genetic characteristics, the priority remains with increasing vaccine coverage, not only in infants but also in adults and the elderly. Vaccine calendars that cover a whole lifetime should be promoted, since the vaccination of adults and seniors is a determining factor of good health at all ages.