Inégalités sociales de santé Ã quatre ans dans les Hauts-de-Seine (France)

Les effets sociaux sur la santé décrits en France à la naissance et à cinq à six ans suggèrent l'existence d'un gradient social chez les plus jeunes enfants. Le département des Hauts-de-Seine, par sa situation sociale très favorable quoique inégale, est particulièrement adapté à cette recherche. Une enquête réalisée par le service départemental de protection maternelle et infantile (PMI) à partir d'un échantillon de 1227 enfants tirés au sort et examinés en petite section de maternelle en 2010 montre une fréquence significativement plus élevée des surcharges pondérales (de 4,6 % à 16,5 %), des troubles du langage (de 8,3 % à 25,3 %), des orientations vers une consultation spécialisée (de 20,6 % à 36,6 %), selon la catégorie socioprofessionnelle du père ou l'appartenance à certains sous-groupes de population : enfants parlant ou comprenant une langue étrangère (36,6 % de l'échantillon), enfants scolarisés en zone d'éducation prioritaire (13,6 % de l'échantillon), enfants ne bénéficiant pas d'une couverture sociale des soins favorable (13,4 %). À l'opposé, la couverture des vaccinations antituberculeuse et hépatite B est systématiquement meilleure dans ces différents groupes. L'analyse multivariée explore pour chaque inégalité les liens avec ces différents éclairages, ainsi qu'avec la fréquentation antérieure d'un mode d'accueil ou d'une consultation de PMI. Elle suggère ainsi des perspectives d'actions différentes selon les problèmes de santé et en matière de stratégie vaccinale. Le développement de tels indicateurs en routine devrait permettre aux services de santé territoriaux de mieux orienter leurs actions vers la réduction des inégalités sociales de santé et de vérifier a posteriori l'efficacité des dispositifs de santé publique mis en place.