Néphropathie lupique stade IV chez une patiente traitée par étanercept pour un rhumatisme psoriasique

RésuméIntroductionL’apparition d’un lupus systémique chez les patients recevant un traitement par inhibiteurs du TNF α est un effet secondaire rare. Les atteintes lupiques chez ces patients sont le plus souvent cutanées et articulaires. De rares atteintes rénales ont été rapportées.ObservationNous rapportons un cas de néphropathie lupique stade IV chez une patiente de 26 ans traitée par anti-TNF α (étanercept) pour un rhumatisme psoriasique. Le traitement a consisté en l’arrêt de l’anti-TNF α, des bolus de corticoïdes et l’introduction de mycophénolate mofétil (MMF). L’évolution a été rapidement défavorable car la patiente a présenté un choc septique à Pseudomonas aeruginosa avec des lésions de cellulite des deux membres inférieurs. Le MMF a été arrêté dans ce contexte. L’évolution est fatale malgré la réalisation d’un parage chirurgicale large et un traitement médical adapté.DiscussionNotre observation pose les questions, d’une part, de l’imputabilité de l’anti-TNF α dans l’apparition du lupus systémique et, d’autre part, de la stratégie thérapeutique à adopter dans ces lupus induits sous anti-TNF α.ConclusionNous rapportons un des premiers cas de néphropathie lupique induite par un traitement anti-TNF α dont l’évolution a été fatale.

IntroductionDrug-induced lupus nephritis in patients treated with TNF α inhibitor is a rare adverse effect. Anti-TNF α therapies are commonly associated with the induction of auto-antibodies, whereas anti-TNF α-induced lupus is rare, most frequently involving arthritis and cutaneous lesions. However, several renal involvement has been reported.ObservationA 26-year old woman with a history of psoriasic arthritis treated with TNF α inhibitor (etanercept) presented with a biopsy-proved class IV lupus nephritis. The diagnosis of drug-induced lupus nephritis was probable and anti-TNF α therapy was discontinued. Standard lupus nephritis therapy was then started with prednisolone pulses and mycophenolate mofetil (MMF). Two weeks later, a septic shock following a leg cellulitis was caused by Pseudomonas aeruginosa and had a fatal evolution despite MMF withdrawal, adapted antibiotherapy and large wound excision.DiscussionOur therapy was not different than for other class IV lupus nephritis. Our observation highlights two points: first the attributability to etanercept in lupic manifestations in our patient and second the therapeutic strategy in this particular case of drug-induced lupus.ConclusionWe reported a possible first case of IV lupus nephritis induced by anti-TNF α with a fatal evolution.