Reconstruction du ligament patello-fémoral médial : résultats cliniques et radiographiques sur une série de 90 ligamentoplasties

RésuméIntroductionParmi les nombreuses techniques chirurgicales du traitement de l’instabilité patellaire objective, la ligamentoplastie du ligament fémoro-patellaire médial (MPFL) est de plus en plus utilisée. L’objectif principal de cette étude était de déterminer l’efficacité de la reconstruction de MPFL sur la prévention des récidives de luxation patellaire et sur la correction radiologique de la bascule patellaire. L’hypothèse était que la ligamentoplastie au MPFL, isolée ou associée à un geste osseux complémentaire, permettait, par une restitution d’une anisométrie favorable de la greffe, d’établir un bon compromis entre une stabilité satisfaisante de la patella et l’absence de raideur postopératoire.Patients et méthodesQuatre-vingt-sept patients (90 ligamentoplasties) présentant une instabilité patellaire objective ont été inclus prospectivement. La technique chirurgicale standardisée comportait une plastie du MPFL au gracilis. La fixation fémorale était assurée par une vis d’interférence introduite dans un tunnel borgne réalisé entre le tubercule de l’adducteur et l’épicondyle médial. La fixation patellaire était assurée par 2 ancres. Pour 21 patients, un geste osseux complémentaire distal a été réalisé en raison d’une TAGT préopératoire supérieure à 20 mm ou d’une patella alta. Étaient analysés, en préopératoire et au dernier recul, les scores fonctionnels de l’IKDC et de Kujala et des radiographies quantifiant la bascule patellaire et le positionnement du tunnel fémoral.RésultatsLe recul moyen était de 24,3 [6,49] mois. Trois patients ont présenté une récidive de luxation de patella. Le score de Kujala passait de 53,88 en préopératoire à 86,24 en postopératoire, et l’IKDC réel moyen de 45,15 à 73,92 (p < 0,001). La bascule patellaire était diminuée significativement entre les radiographies pré- et postopératoires (p < 0,001).DiscussionLa ligamentoplastie du MPFL au gracilis, par ses bons résultats cliniques, et par sa bonne correction radiologique de la bascule patellaire est une technique de choix dans la prise en charge des instabilités patellaires objectives.Niveau de preuveNiveau IV. Étude rétrospective d’une série de cas.