Les complications de l’implant cochléaire chez 403 patients : étude comparative adulte-enfant et revue de la littérature

RésuméObjectifsÉtablir les complications postopératoires liées à l’implantation cochléaire chez les patients implantés dans un programme d’implantation cochléaire, et discuter des différences constatées entre les populations adulte et pédiatrique. Par complications, nous entendons toute manifestation pathologique survenue en période postopératoire, qu’elle soit liée directement ou non à la technique chirurgicale. Nous avons ainsi comptabilisé l’ensemble des complications au sens large du terme, allant de l’otite moyenne aiguë (OMA) à l’explantation cochléaire.Type d’étudeIl s’agit d’une analyse rétrospective des patients implantés cochléaires.Patients et méthodesNous avons analysé l’ensemble des interventions chirurgicales (implantation cochléaire unilatérale ou bilatérale, révision chirurgicale), entre mars 1993 et janvier 2013. Cette population comprenait 168 adultes (âge médian à l’implantation de 51,9 ans), et 235 enfants (âge médian à l’implantation de 4,5 ans). L’ensemble des complications postopératoires ont été colligées puis classées en complications majeures (nécessitant une révision chirurgicale ou un traitement médical hospitalier) et mineures (nécessitant un traitement conservateur).RésultatsLe taux global de complications a été de 19,9 % (80 cas sur 403), réparti en 5 % de complications majeures (20 cas) et 14,9 % de complications mineures (60 cas). Ce taux était significativement plus élevé dans la population adulte (p = 0,004).ConclusionL’implantation cochléaire demeure une technique chirurgicale sûre de réhabilitation auditive, grevée d’un faible taux de complications qu’il faut cependant connaître afin de les prévenir de façon optimale. Les complications mineures ont été principalement infectieuses chez l’enfant (OMA) et cochléovestibulaires chez l’adulte (acouphènes et vertiges). Les complications majeures ont été principalement des réimplantations suite à des révisions chirurgicales ou des pannes liées à l’implant. Seul le taux de complications mineures était significativement supérieur dans la population adulte.