Place des examens paracliniques dans la prise en charge initiale des corps étrangers bronchiques de l’enfant

RésuméIntroductionL’inhalation de corps étranger est un accident grave de la petite enfance qui doit être pris en charge rapidement en raison du risque de complications et de séquelles pulmonaires. La technique de référence, mais non dénuée de risques, pour l’extraction des corps étrangers bronchiques est la bronchoscopie rigide sous anesthésie générale. Or, en dehors des corps étrangers obstructifs et/ou radio-opaques, le diagnostic de corps étranger bronchique est parfois équivoque. En effet, l’interrogatoire et les signes cliniques sont peu sensibles et peu spécifiques.ObjectifCet article a pour objectif de déterminer les examens les plus pertinents en cas de suspicion de corps étranger bronchique chez l’enfant, afin de diminuer l’incidence des bronchoscopies rigides blanches.Matériel et méthodeRevue de la littérature à partir de la base de donnée Medline entre 1980 et 2010.RésultatsLa radiographie de thorax de face en inspiration et expiration, souvent réalisée en première intention, est un examen qui manque de sensibilité et de spécificité. En dehors des cas de corps étrangers radio-opaques, l’emphysème obstructif est le signe radiologique le plus spécifique. La fluoroscopie des voies aériennes permet de préciser les signes radiologiques lorsqu’ils manquent de spécificité. La fibroscopie bronchique souple est l’examen le plus sensible et le plus spécifique mais sa disponibilité est inconstante car elle doit être réalisée dans une pièce équipée de matériel de réanimation ou au bloc opératoire. Elle est indiquée en cas de suspicion d’inhalation de corps étranger sans signes cliniques ou radiologiques francs. Elle permet ainsi de diminuer le nombre de bronchoscopies rigides blanches. Plusieurs études suggèrent que le scanner thoracique est également un examen très sensible dans cette indication.ConclusionLa sensibilité et la spécificité du scanner thoracique pour le diagnostic de corps étranger bronchique doivent être validées par une étude prospective. Une étude nationale multicentrique est en cours afin de déterminer si le scanner peut remplacer la fibroscopie souple lorsque le diagnostic de corps étranger bronchique est équivoque.