Bon usage des antibiotiques : étude prospective sur l'utilisation du linézolide dans un hôpital universitaire français

RésuméBut de l'étudeDécrire l'utilisation en pratique clinique d'un nouvel antibiotique : le linézolide dans un hôpital universitaire français, dans une population de patients très éloignée de celle des études qui ont permis sa commercialisation.Patients et méthodesÉtude prospective, observationnelle, de cohorte réalisée chez les patients traités par linézolide entre novembre 2005 et juin 2006 au sein des services de soin de l'hôpital Saint-André (CHU de Bordeaux). Recueil des données suivantes : source de l'infection, germes isolés, terrain du patient, stratégies d'antibiothérapie, durées de traitement et évolution des patients sous linézolide.RésultatsCinquante patients (réanimation, médecine interne) ont été inclus. L'absence de recommandations locales sur le bon usage du linézolide a conduit à des prescriptions très variées dans des infections recensées dans l'autorisation de mise sur le marché (AMM) : pneumonies nosocomiales et acquises sous ventilation mécanique (48 %), infections cutanées et des tissus mous (11 %). Mais également pour les infections hors AMM (41 %) : endocardites (7 %), infections intra-abdominales (13 %), infections ostéoarticulaires (2 %), infection sur matériel (13 %) et fièvre chez le neutropénique (6 %). La principale justification de l'utilisation du linézolide était l'altération de la fonction rénale des patients (66 %), qui déconseillait l'utilisation des glycopeptides. Les germes isolés étaient principalement des staphylocoques.ConclusionDans le cadre du bon usage des antibiotiques, il serait indiqué d'établir des recommandations d'utilisation du linézolide au sein du guide d'antibiothérapie déjà diffusé à l'hôpital qui seraient un outil d'aide à la prescription, puis d'en réévaluer l'impact à l'occasion d'un nouvel observatoire des prescriptions.

Aim of the studyTo describe clinical use of a new antibiotic: linezolid, in a French university hospital, on a population of patients different from the one studied during the clinical trials for the marketing authorisation.Patients and methodsAn observational, prospective cohort study performed in patients treated by linezolid between November 2005 and June 2006 at Saint André hospital (Bordeaux University Hospital). The following data were collected: sources of infection, isolated pathogens, patient's background, antibiotherapy strategies, duration of therapy and evolution.ResultsFifty patients (intensive care, internal medicine) were included. The absence of local guidelines on proper use of linezolid led to various prescriptions as well in infections listed in the marketing authorisation: nosocomial pneumonia and ventilator associated pneumonia (48%), skin and soft tissue infections (11%), as in endocarditis (7%), intra-abdominal infections (13%), bone and joint infections (2%), catheter infections (13%) and febrile neutropenic patients (6%). The main justification for using linezolid was worsening renal dysfunction (66%), which contra indicated glycopeptides use. Isolated pathogens were for the major part staphylococcus.ConclusionIn the context of proper use of antibiotics, it would be advisable to add new recommendations on the use of linezolid to the hospital's antibiotherapy guide which would constitute a tool for the prescribing clinicians, and to re-evaluate the impact during a second evaluation.