Existe-t-il un bénéfice au dépistage systématique de Chlamydia trachomatis, Mycoplasma hominis et Ureaplasma urealyticum dans les prélèvements génito-urinaires réalisés au cours d'un bilan d'infertilité ?

RésuméNous avons mené une étude prospective portant sur 100 couples consultant pour infertilité au centre hospitalier universitaire de Tours, dont l'objectif était de déterminer s'il existait un intérêt à une recherche systématique de Chlamydia trachomatis, Mycoplasma hominis et Ureaplasma urealyticum dans les prélèvements génito-urinaires des couples infertiles. La recherche de C. trachomatis a été effectuée par amplification génique sur les prélèvements de sperme, d'endocol et d'urine. La recherche de M. hominis et d'U. urealyticum a été effectuée par minigaleries et culture en milieu gélosé A7 sur les prélèvements de sperme et d'endocol. Par ailleurs, une bactériologie « standard » a été réalisée sur les prélèvements de sperme, d'endocol, de vagin et d'urine. Un seul prélèvement (sperme) était positif pour C. trachomatis. Trois pour cent des prélèvements étaient positifs pour U. urealyticum (dont 2,5 % des prélèvements de sperme). Aucun prélèvement n'était positif pour M. hominis. Nos résultats montrent que la recherche de C. trachomatis, M. hominis et U. urealyticum dans les prélèvements génito-urinaires ne se justifie pas de manière systématique dans le cadre du bilan d'un couple infertile, compte tenu de la prévalence dans la population étudiée. Cependant, cette recherche pourrait être envisagée sur une population ciblée, en fonction de critères anamnestiques ou cliniques. Par ailleurs, une modification importante de la flore de Doderlein a été observée dans 12 % des cas, et deux cas de vaginose ont été notés. Les conséquences éventuelles de ce déséquilibre de l'écosystème vaginal sur la fertilité nécessitent d'autres travaux.

We conducted a prospective study on 100 couples consulting for infertility at the teaching Hospital of Tours, with the scope to determine if there is a benefit for systematic screening of Chlamydia trachomatis, Mycoplasma hominis and Ureaplasma urealyticum among genito-urinary specimen when exploring couples infertility. C. trachomatis was detected by PCR on sperm, endocervix and urine specimen. M. hominis and U. urealyticum were detected by culture on A7 agar medium and with minigaleries on sperm and endocervix specimen. Standard cultures were also performed on sperm, endocervix, vaginal and urine specimen. Only one specimen (sperm) was positive for C. trachomatis. Three percent of the specimen were positive for U. urealyticum (from which 2,5% of the sperm specimen). No specimen was positive for M. hominis. Our results show that screening of C. trachomatis, M. hominis and U. urealyticum is not systematically required for among check up of infertile couples, given the prevalence of chlamydiosis among the population studied. However, it would be interesting to perform it on a targeted population, according to anamnestic or clinical criteria. In addition, an important modification of vaginal flora was observed in 12% of cases, and 2 vaginosis were diagnosed; the putative consequences of this disequilibrium has to be further investigated.