Place de l’anorexia athletica chez la sportive intensive

RésuméCet article expose les liens complexes existant entre les troubles du comportement alimentaire (TCA) et la pratique sportive intensive, et tente de définir comment s’inscrit le concept d’anorexie athlétique dans ce contexte. Il examine, à travers une revue de littérature, les arguments en faveur d’un trouble princeps qui oriente les jeunes filles anorexiques vers certains sports et certaines pratiques, et ceux qui, à l’inverse, soulignent la propension de certains sports à entraîner l’émergence des TCA. La description d’un cas clinique illustre ces propos en positionnant la pratique sportive intensive comme un facteur facilitant, propice au développement mais aussi limitant la gravité de la maladie anorexique. Dans ce champ, il semble alors indiqué d’utiliser le concept d’anorexie athlétique pour favoriser la vigilance des acteurs de proximité (cadres sportifs et médecins) sur cette population fragilisée des jeunes sportives intensives. Enfin, il est proposé de sortir du concept trop global de « sport » pour définir des « pratiques sportives » où l’intensité, la centration sportive, la contrainte pondérale intrinsèque sont des critères repérés comme facteurs de risque, ainsi que l’adolescence et le sexe féminin. Sur ces données devraient déboucher des actions de prévention ciblées selon les critères suscités.

This work analyzes the links between eating disorders and intensive exercise training and tries to define the anorexia athletica's place in this context. Through a review of the literature, we examined the arguments favoring the hypothesis of a “princeps” disorder, which would orientate girls towards some sports, and the arguments, which emphasize the capacity of some sports to lead to the apparition of these eating disorders. The description of a clinical case allows the evocation of the complexity of this relationship showing that intensive exercise training may be a facilitatory factor as well as a limitatory factor of the severity of the anorexia nervosa. In this situation, it seems interesting to use the anorexia athletica's concept to improve coach and doctor's vigilance around the young female athlete. Lastly, we propose to replace the concept of sport by “exercise practice” where the intensity, the sport “centration”, the weight stress became risk factors and to define populations at risk (adolescents, females). Based on these data, prevention actions should be started in populations particularly exposed.