Thyroïdite et intolérance au gluten : maladies auto-immmunes extrapancréatiques associées au diabète de type 1

RésuméObjectifsLe but de cette étude était d'évaluer les résultats du dépistage de la thyroïdite et de la maladie cœliaque, dans une population d'enfants et d'adolescents ayant un diabète de type 1, et de comparer l'apparition des anticorps spécifiques de ces 2 maladies en fonction de l'âge.Patients et méthodesLa population étudiée comprenait 370 enfants et adolescents, 179 filles et 191 garçons, âgés de 13,8 ± 4,4 ans et ayant un diabète depuis 7,1 ± 3,8 ans. Le dépistage de la thyroïdite auto-immune a été réalisé à l'aide des anticorps antimicrosomes et antithyroglobuline, à un rythme moyen de 3 tests par patient (1 tous les 2 ans), et complété par les dosages de TSH et FT4 ; celui de la maladie cœliaque par les anticorps antigliadine (± antiendomysium), à un rythme moyen de 2 tests par patient, le diagnostic étant confirmé par la biopsie duodénojéjunale. L'évolution des anticorps antithyroïde en fonction de l'âge a été étudiée selon une approche de type « analyse de données censurées ».RésultatsLes anticorps antithyroïde ont été trouvés chez 42 patients (11,4 %), dont 9 étaient traités pour une hypothyroïdie et 1 pour une maladie de Basedow, et ceux de la maladie cœliaque chez 9 patients (3,2 % des patients testés). La fréquence cumulée des anticorps antithyroïde augmentait régulièrement avec l'âge et était significativement plus élevée chez les filles, atteignant vers l'âge de 18 ans 28 % chez les filles et 12 % chez les garçons. Conséquence de cette évolution, les anticorps antithyroïde étaient fréquemment trouvés au moment du diagnostic de diabète quand celui-ci apparaissait après 10 ans, alors qu'ils se positivaient souvent secondairement quand le diabète débutait avant 10 ans. Les anticorps de la maladie cœliaque apparaissaient beaucoup plus tôt et étaient présents au moment du diagnostic de diabète ou lors du premier test de dépistage.ConclusionLa fréquence des anticorps antithyroïde augmente avec l'âge et est très élevée chez les filles. Le rythme du dépistage doit être adapté à l'évolution des anticorps en fonction de l'âge, qui est très différente dans la thyroïdite et dans la maladie cœliaque.

ObjectivesThis study aimed at evaluating the screening of thyroïditis and coeliac disease, in a population of children and adolescents with type 1 diabetes, and at comparing the appearance of antibodies specific for these 2 diseases as a function of age.Patients and methodsThe study included 370 children and adolescents, 179 girls and 191 boys, aged 13.8 ± 4.4 yr and with diabetes for 7.1 ± 3.8 yr. Auto-immune thyroïditis was screened using antimicrosomal and antithyroglobulin auto-antibodies, at a mean rhythm of 3 tests per patient (1 every 2 yr), associated with dosages of TSH and FT4. Coeliac disease was screened using antigliadin (± antiendomysium) auto-antibodies, at a mean rhythm of 2 tests per patient, and was confirmed by duodenojejunal biopsy. Antithyroïd auto-antibodies were correlated with age following the « censured data analysis » type approach.ResultsAntithyroïd autoantibodies were found in 42 patients (11.4%), of whom 9 were treated for hypothyroïdism and 1 for Basedow disease, and coeliac disease autoantibodies were found in 9 patients (3.2% of tested patients). The cumulated frequency of antithyroïd auto-antibodies increased regularly with age and was significantly higher in girls, reaching 28% in girls and 12% in boys around 18 yr of age. As a consequence of this evolution, antithyroïd auto-antibodies were frequently found at the time of diagnosis of diabetes when it declared after 10 yr of age, while they often became positive secondarily when diabetes occurred before 10 yr of age. Coeliac disease specific auto-antibodies appeared much earlier and were found at the time of diagnosis of diabetes or at the first screening test.ConclusionAntithyroïd autoantibodies are increasingly frequent with age in children with type 1 diabetes, and become very elevated in girls. The rhythm for screening should be adapted to this evolution of autoantibodies with age, which is very different between thyroïditis and coeliac disease.