Réhospitalisations d'origine médicamenteuse : étude pilote dans un service de post-urgences médicales d'un hôpital universitaire français

RésuméProposL'incidence des hospitalisations liées aux effets indésirables médicamenteux (EIM) varie de 3,6 à 21,7 %. Cependant, les données restent rares concernant les réhospitalisations d'origine médicamenteuse. L'objectif de ce travail est de déterminer le taux et les caractéristiques des réhospitalisations d'origine médicamenteuse.MéthodesNous avons mené une étude rétrospective sur une période de 2 ans (2011-2012) dans le service de post-urgences médicales du centre hospitalier de Toulouse (France). Nous avons sélectionné les cas de patients hospitalisés au moins 2 fois pour un EIM et analysé les caractéristiques des médicaments et leur caractère sous-optimal.RésultatsParmi les 197 patients réhospitalisés, 71 l'avaient été pour un EIM (3,6 %), soit 17,8 ‰ patients-années. La moyenne d'âge était de 82,3 ans avec 67 % de femmes. Les EIM les plus fréquents étaient : vasculaires (n = 41, 18,4 %), gastro-intestinaux (n = 28, 12,6 %), cardiaques (n = 28, 12,6 %), neurologiques (n = 26, 11,7 %), métaboliques (n = 26, 10,3 %) et psychiatriques (n = 24, 9,9 %). Les médicaments impliqués étaient essentiellement les psychotropes, les médicaments cardiovasculaires, des voies digestives et métaboliques et les antithrombotiques. L'EIM était lié à une utilisation sous-optimale du médicament suspect dans 56 % des cas. Au total, 24 patients avaient été hospitalisés 2 fois et 2 patients hospitalisés 3 fois pour le même EIM. Pour 22 d'entre eux, il s'agissait du même couple « EIM-médicament ».ConclusionNos données suggèrent un taux de réhospitalisation liée aux EIM de 3,6 % avec le même couple « EIM-médicament » dans 1,1 % des cas. Une utilisation non optimale du médicament était suspectée dans 56 % des cas.

PurposeAdverse Drug Reactions (ADRs) leading to hospital admission was estimated to 3.6 to 21.7%. Despite its importance in terms of patients care, readmission to hospital due to ADRs remains poorly documented. The aim of our study was to investigate the rate and main characteristics of readmission for ADRs.MethodsWe undertook a retrospective study during two years (2011-2012) in the post-emergency unit of Toulouse university hospital (south western, France). We selected all unplanned hospitalization for acute disease and included all cases of patients admitted twice fold or more for ADRs. Characteristics of drug-induced ADRs were assessed according to appropriate use or not.ResultsOut of the 197 readmitted patients, 71 was related to ADRs (3.6%) corresponding to 17.8‰ patients-year. Mean age was 82.3 years and 67% were women. The most frequent ADRs found were vascular (n = 41, 18.4%), gastro-intestinal (n = 28, 12.6%), cardiac (n = 28, 12.6%), neurologic (n = 26, 11.7%), metabolic (n = 26, 10.3%) and psychiatric (n = 24, 9.9%). The drugs mainly involved were psychoactive, cardiovascular, digestive or antithrombotic agents. The context of occurrence of ADRs was related to inappropriate drug prescription in 56% of cases. A total of 24 patients were admitted twice for the same ADR and 2 others three times. For 22 patients (30.9%), the same drugs were involved.ConclusionOur data show hospital readmission was due to ADRs in 3.6% of cases. In 1.1% of cases, the same couple “drug-ADR” was involved. Furthermore, in 56% of cases, repeated admissions are related to an inappropriate drug prescription.