Résonances psychiques de la mort à l’hôpital : pertes et deuils des soignants

RésuméLe deuil est un cheminement complexe engageant le sujet au sein d’un voyage psychique tumultueux. Intrinsèquement lié à la perte, il accompagne chacun d’entre nous au fil des chemins de vie, des épreuves et expériences douloureuses telles que le décès d’un être cher. La mort, effraction du réel, renvoie à l’indicible et met à mal notre sentiment d’immortalité. Ses représentations ont évolué au fil de l’histoire parcourant les siècles et les sociétés. Depuis les dernières décennies, la mort semble progressivement écartée du champ de pensée, dissimulée à l’extérieur de nos villes, derrière les murs des cimetières ou encore des hôpitaux. Ces lieux, emprunts de représentations collectives, abritent effectivement de manière récurrente les derniers instants de vie. Les soignants accompagnent « leurs patients » initiant et tissant des liens jour après jours tentant de maintenir l’inscription de la « bonne distance », de la « juste proximité ». Témoins privilégiés de leur ambivalence, des phases d’espoir, de découragement, des rechutes, des rémissions, des dégradations physiques, et autres, les soignants sont également bien souvent confrontés à la mort, à « ce qui ne peut habituellement être vu », « être dit ». Ces événements résonnent immanquablement sur le plan de leur psychisme, mais de quelle manière ?Niveau de preuveNon adapté.

SummaryMourning is a complex process committing the subject within a tumultuous psychic journey. Intrinsically bound to the loss, it guides each of us over life's paths, ordeals and painful experiences such as the death of a dear person. Death, burglary of the reality, sends back to the unspeakable and jeopardizes our everlasting feeling of immortality. Its representations evolved over the course of history throughout centuries and societies. Since the last decades, death seems to gradually be taken away of the thoughts’ scope, concealed outside of our cities, behind the walls of our cemeteries’ or even hospitals. These places, loans of collective representations, shelter indeed in a recurrent manner the last moments of a subject's life. Caregivers care for their patients introducing and creating ties day after day attempting to hold the inscription of “the right distance”, of “the fare closeness”. Privileged witnesses of the patient's ambivalence, promising states, despondency, relapses, remissions, physical degradation, caregivers are also very often confronted with the death, in “what cannot be usually seen”, “be said”. Those events sound inevitably when it comes to their Psyche, but in which manner?Level of evidenceNot applicable.