Évaluation des pratiques d’hygiène en anesthésie entre 1998 et 2007 en Lorraine

RésuméObjectifÉtudier l’évolution des pratiques d’hygiène en anesthésie en Lorraine entre 1998 et 2007, suite aux recommandations de la Société française d’anesthésie et de réanimation (Sfar) de décembre 1997 et aux différentes actions locales.Type d’étudeDeux enquêtes à neuf ans d’intervalle dans les établissements de Lorraine.Population et méthodesQuestionnaires sur la gestion du risque infectieux et les pratiques d’hygiène adressés par courrier aux médecins anesthésistes, infirmières anesthésistes et infirmières de salles de surveillance post-interventionnelles (SSPI) en 1998 (n = 279) et en 2007 (n = 259).RésultatsEntre les deux études la signalisation des bactéries multi-résistantes aux antibiotiques (BMR), les protocoles de régulation des entrées et des sorties des professionnels en salle opératoire, les protocoles en cas d’intervention septique, la gestion du matériel d’anesthésie à usage unique se sont généralisés dans les établissements (p < 0,05). Des voies veineuses centrales sont moins effectuées en SSPI et le port de bijoux au bloc a diminué de 16 % (p < 0,05). Le port de gants non stériles lors de la pose d’une voie veineuse périphérique (VVP) (54,4 %) ou de l’intubation (68,3 %) doit encore être travaillé (p < 0,05). Un protocole de bio-nettoyage de l’intérieur du mobilier d’anesthésie, présent dans un établissement sur deux (NS), reste à être mis en place. Le lavage des mains n’est parfois pas effectué, mais il s’est répandu pour la préparation des médicaments et entre deux interventions (p < 0,05). La désinfection de la peau par les intervenants pour les voies artérielles (nettoyage – rinçage – séchage – antiseptique) a été mieux réalisée en 2007 (61,4 %) qu’en 1998 (41,9 %). Le port de lunettes lors de l’intubation, est peu respecté : 15,8 et 13,1 % (NS).ConclusionLes recommandations de la Sfar et l’activité de l’antenne régionale de Lorraine (audits, fascicules, formations) ont fait évoluer les pratiques d’hygiène en anesthésie. Des progrès encourageants ont été réalisés mais certains points restent à travailler.

ObjectivesTo study the assessment of hygiene practices in anaesthesia in Lorraine between 1998 and 2007, after recommendations from the French Society of Anaesthesia and Reanimation (SFAR) in December 1997, and different local actions.Study designTwo surveys performed at a nine-year interval in Lorraine hospitals.Population and methodQuestionnaires about risk infection management and hygiene practices were sent by post to all anaesthetists, nurse anaesthetists and recovery room nurses in 1998 (n = 279) and in 2007 (n = 259).ResultsBetween the two surveys multidrug-resistant bacteria signalling, movements of the staff in operating rooms, septic isolation protocol and management of single-use disposable anaesthesia material have been improved (p < 0.05). Central venous catheters are less performed in recovery rooms and rings wearing decreased by 16% (p < 0.05). Wearing of nonsterile gloves for peripheral venous catheter and intubation is not generalized (p < 0.05). About half of the hospitals have cleanup procedures of anaesthesia furniture. Washing of hands by anaesthesia staff is not sometimes respected but it's more frequent for medicine preparation and between two operations. A good skin disinfection (cleaning – rinsing – drying – antiseptic) is more recurrent in 2007 (61.4%) than in 1998 (41.9%) for arterial catheter. Wearing of glasses for intubation is each times rare, about 15%.ConclusionHygiene practices in anaesthesia in Lorraine have been improved between the two surveys by recommendations from the Sfar and the work of the Antenne Régional de Lorraine (audits, manuals, formations). Promising progress has been made but some points must still be worked on.