Apport de la consultation interniste dans le diagnostic étiologique des uvéites. Étude comparative portant sur 66 patients

RésuméProposLes uvéites sont des maladies rares de causes multiples regroupant maladies infectieuses, maladies systémiques, maladies neurologiques, entités ophtalmologiques, néoplasies et causes médicamenteuses. Afin d'améliorer la démarche diagnostique, souvent longue et coûteuse, nous avons évalué l'intérêt d'une collaboration entre internistes et ophtalmologistes dans le diagnostic étiologique des uvéites et proposé un bilan ciblé.Matériel et méthodesIl s'agit d'une étude comparative réalisée dans un centre hospitalier tertiaire. La population étudiée était divisée en deux cohortes : la première était une cohorte historique rétrospective composée de patients ayant consulté dans le service d'ophtalmologie de l'hôpital de la Croix-Rousse de Lyon entre 1991 et 2002 pour une uvéite. La seconde était une cohorte prospective composée de patients ayant consulté le service d'ophtalmologie de l'hôpital de la Croix-Rousse puis le service de médecine interne de l'Hôtel-Dieu en 2003 et 2004. Les patients présentant une uvéite secondaire à un diagnostic déjà établi, à une toxoplasmose ou une entité ophtalmologique pure, les enfants de moins de 18 ans et les patients séropositifs pour le VIH étaient exclus de l'étude.RésultatsSoixante-six patients ont été inclus. Vingt-cinq patients présentaient une uvéite antérieure, 20 patients une panuvéite, 14 une uvéite postérieure et sept une uvéite intermédiaire. Le diagnostic le plus fréquent était celui de maladie de système (19 cas) suivi des maladies infectieuses avec sept cas puis des maladies neurologiques avec quatre diagnostics. Le taux de diagnostic était de 30,3 % lorsque l'expertise était menée par l'ophtalmologiste seul contre 60,6 % dans la cohorte prospective (p = 0,01). L'intervention de l'interniste était utile dans 75 % des diagnostics.ConclusionsLa collaboration entre ophtalmologiste et interniste améliore la rentabilité de la procédure diagnostique dans les uvéites ce qui justifie d'y recourir systématiquement.

BackgroundAfter exclusion of a masquerade syndrome, uveitis may be associated with infection, systemic diseases, specific ocular diseases, or may be drug-induced. In order to improve diagnostic strategy in uveitis, we performed a comparative study to assess the importance of internist and ophtalmologist's collaboration and we proposed a well-adapted diagnostic procedure.Material and methodsA comparative study was performed in a tertiary centre. The population was divided in two groups. The first one was retrospective and consisted of patients treated at the Ophthalmology department of Croix Rousse Hospital from 1991 to 2002 without internist's collaboration. The second one was prospective and consisted of patients referred in the same centre in 2003 and 2004 with intervention of an internist. Patients of less than 18 years of age with pre-existent diagnosis, specific ocular diseases, toxoplasmosis infection, or with human immunodeficiency virus infection were excluded.ResultsSixty-six patients were included. Anterior uveitis was the most frequent form (25 cases), followed by panuveitis (20 cases), posterior uveitis (14) and intermediate uveitis (7). The most frequent cause of uveitis was systemic disease (19 cases) followed by infection (7 cases) and neurological entities (4 cases). The rate of diagnosis was 30.3% without internist's intervention and 60.6% when patients were referred to an internist (P = 0,01). The internist intervention was contributive in 75% of diagnoses.ConclusionsThe internist intervention significantly enhances the rate of etiological diagnoses in uveitis. These results should further strengthen the internist/ophthalmologist collaboration for patients with uveitis.