La cigarette électronique : outil thérapeutique, phénomène social ou business ?

RésuméLe tabagisme est la première cause évitable de morbidité et de mortalité. On estime qu'il y a eu environ 14 millions de fumeurs en France en 2012 et que le tabac est responsable de 70 000 décès par an. Toute intervention qui réduit efficacement l'incidence et la prévalence du tabagisme est à considérer pour prolonger l'espérance de vie. La cigarette électronique (cig.e.) est un phénomène de société, mais elle est aussi un produit qui délivre des substances pharmacologiquement actives et qui concerne aujourd'hui plusieurs millions de personnes en France. De ce fait, il est devenu indispensable pour la pratique clinique, d'avoir un certain niveau de connaissances sur les cig.e. La très grande majorité des cig.e. contient de la nicotine ; c'est un système électronique de délivrance de nicotine (SEDEN) (electronic nicotine delivery system [ENDS]). Il est vraisemblable que les SEDEN, produits de consommation et non produits de santé, délivrent la nicotine avec une bonne biodisponibilité et peuvent contribuer, s'ils sont utilisés largement, à la réduction de la prévalence du tabagisme. Cependant, en l'absence de réglementation, à ce jour, le rapport bénéfice/risque des SEDEN comme aide à l'arrêt de la consommation tabagique et leur profil d'effets indésirables ne peuvent pas être évalués. C'est une responsabilité de santé publique de promouvoir l'acquisition des connaissances fondées sur les preuves pour connaître leur rapport bénéfice/risque.

Smoking is the first avoidable cause of morbidity and mortality. It is estimated that there were around 14 million smokers in France in 2012 and that smoking results in 70,000 deaths per year. All types of interventions reducing with efficacy the incidence and prevalence of smoking are to consider in prolonging life expectancy. Electronic cigarettes (e.cig.) are a social phenomenon but they also are a system delivering pharmacologically active substances; their use concerns today several millions of individuals in France. By this fact, it became important for clinical practitioners to acquire some knowledge about e. cig. Most of the e.cig. contains nicotine, thus, e.cig. are now called in the medical literature as electronic nicotine delivery system (ENDS). It is highly plausible that ENDS, which are, as of today, consumer products and not health products, deliver nicotine with a good bioavailability and could, if largely used, help to reduce smoking prevalence. However, because of current lack of regulations, as of today, the risk/benefit ratio of ENDS as an aid to help smokers quit and their adverse effect profile cannot be established. It is of public health responsibility to promote evidence based knowledge about e.cig. to know with confidence their risk/benefit ratio.