Dermo-hypodermite bactérienne nécrosante avec fasciite nécrosante : à propos de 17 cas présentant un faible taux de mortalité

RésuméLa dermo-hypodermite bactérienne nécrosante avec fasciite nécrosante (DHBN-FN) est une infection grave nécrosante du derme, de l’hypoderme et de l’aponévrose musculaire.But de l’étudeL’originalité de cette étude est, d’une part, de présenter une série de DHBN-FN traitée et suivie ces cinq dernières années, et d’autre part, de comparer les résultats thérapeutiques avec ceux de la littérature.Patients et méthodesNous avons mené une étude rétrospective sur les patients traités pour DHBN-FN entre 2005 et 2009 en colligeant les caractéristiques démographiques et cliniques, les examens bactériologiques ainsi que les résultats de la prise en charge médicochirurgicale. L’évolution post-thérapeutique des patients durant la période de l’étude a été recherchée.RésultatsDix-sept patients ont été traités (11 hommes et six femmes). L’âge moyen des patients était de 52 ans (28–82 ans). Les facteurs de risque de DHBN-FN ci-après ont été retrouvés : prise des anti-inflammatoires non stéroïdiens (82,2 %), effraction cutanée (76,4 %), obésité (29,4 %), pathologies oto-rhino-laryngologiques et alcoolisme (23,5 %), diabète (11,7 %). Le germe responsable et le plus isolé était le streptocoque β-hémolytique du groupe A (Streptococcus pyogenes) dans 75,5 % des cas. Les germes isolés après culture et antibiogramme sont restés également sensibles aux antibiotiques probabilistes prescrits initialement et cela, dans 70,5 % des cas avec la clindamycine. La prise en charge chirurgicale a été précoce avec un délai moyen de 2,7 jours (un à 15 jours). Nous avons observé un faible taux de mortalité de 11,7 % (15 patients guéris et deux décédés). Durant la période du suivi post-thérapeutique, un des 15 patients suivis est décédé après une survie d’un an. Notre taux de mortalité lointaine (post-thérapeutique) était de 6,6 %, avec un suivi moyen de 2,0 ans (un à trois ans).ConclusionContrairement aux données de la littérature, cette étude présente une diminution de la mortalité des DHBN avec un traitement précoce et une prise en charge multi disciplinaire médicochirurgicale adéquate. La précocité et la qualité du geste opératoire ainsi que la présence d’une maladie sous-jacente sont des facteurs déterminants du pronostic de ces infections.

SummaryNecrotizing fasciitis is a hypodermis, muscular fascia then dermis necrotizing infection.ObjectiveThe originality of this study is to present a series of necrotizing fasciitis treated and followed these last five years, and to compare the therapeutic results with those of the literature.Patients and methodsWe led a retrospective study on the patients treated for necrotizing fasciitis between 2005 and 2009 by bringing together the demographic and clinical data, the bacteriological examinations and the results of management. Follow-up data from these patients during period of study (five years) were notified.ResultsSeventeen patients were treated (11 men and six women). The average age of the patients was 52 years (ranging from 28 to 82 years). Risk factors of necrotizing fasciitis for our patients were: nonsteroidal anti-inflammatory drugs (82.2%), cutaneous wound (76.4%), obesity (29.4%), oto-rhino-laryngologic diseases (23.5%), alcoholic and drug addicts (23.5%), and diabetis (11.7%). The most isolated and responsible germ was Streptococcus pyogenes in 75.5% of cases. Culture of specimens collected before antibiotic treatment showed that the bacterium was sensible to the antibiotics being administered (clindamycin in 70.5% of cases). The surgical management was early done with an average delay of 2.7 days (ranging from 1 to 15 days). We observed a low mortality rate (11.7%). One patient died during the period of follow-up after one year (average follow-up of 2.0 years; 1–3 years).ConclusionContrary to the data from the literature, this study presents a decrease of the mortality in necrotizing fasciitis with an early treatment and an adequate management. The precocity and the quality of surgical procedures as well as the presence of an underlying disease are determining factors for successful management of necrotizing fasciitis.