Influence des membranes induites sur l’ostéogenèse hétérotopique au sein d’un complexe ostéo-inducteur. Étude expérimentale chez le lapin

RésuméLa technique de reconstruction osseuse décrite par Masquelet, combinant l’induction d’une membrane in situ et une autogreffe osseuse spongieuse, permet d’envisager la reconstruction de pertes de substance osseuse diaphysaires étendues. Actuellement, cette technique est essentiellement limitée par la quantité de tissu osseux disponible chez les patients et par la morbidité induite par des prélèvements massifs. Le but de cette étude était d’étudier le comportement d’un implant cylindrique de céramique macroporeuse, traité par un facteur de croissance osseuse et protégé par une membrane induite en site hétérotopique, susceptible de se substituer à une autogreffe osseuse.Matériels et méthodesSoixante implants de phosphate d’hydroxyapatite tricalcique, sous forme de granules, dont 40 avaient été traités par un facteur de croissance osseux (rhOP-1) ont été mis en place dans des tunnels sous-cutanés ou au sein de membranes préalablement induites sur le dos de lapins. Un groupe d’implants était examiné à quatre semaines et l’autre à 16 semaines. Trois niveaux de coupe étaient examinés pour chaque implant (extrémités et milieu).RésultatsAucun développement de tissu osseux n’a été observé sur les implants du groupe non traité par le facteur de croissance osseux. Les implants mis en place au sein d’une membrane induite présentaient moins de résorption. La présence de tissu ostéoïde semblait corrélée de façon significative à la mise en place de l’implant au sein d’une membrane induite à tous les temps de l’étude.ConclusionLe rôle de protecteur de la membrane induite semble confirmé, ainsi que son rôle potentiel dans le phénomène d’ostéogenèse.

SummaryBased on a new concept, a procedure combining induced membranes and cancellous autografts allows the reconstruction of wide diaphyseal defects. To date, this procedure is limited by the amount of cancellous bone available from the patient and by the related morbidity at the donor site. The aim of this study was to evaluate the biological effect of induced membranes on a cylindrical-shaped ceramic implants loaded with OP-1 in heterotopic site.Materials and methodsSixty hydroxyapatite tricalcium phosphate (HA–TCP) implants, 20 of which being loaded with a bone growth factor (rhOP-1) were inserted either in a subcutaneous tunnel or within a previously induced membrane on the back of rabbits. There were two time-points at four and 16 weeks. Implants were investigated at three different levels (extremities and middle).ResultsNone of the untreated implants showed any evidence of bone formation. Implants inserted in an induced membrane presented with less resorption. Bone ingrowth within the pores of the materials was significantly higher when the implants were inserted into the induced membrane whatever the time-point considered.ConclusionThe membrane seems to play the role it was assigned, i.e. to protect and revascularize the implant, thus favouring osteogenesis that occurs in 80% of the implants after four months.