Optimisme comparatif dans le milieu professionnel : l'influence de la fréquence et de la gravité sur la perception des risques d'accident du travail

RésuméCette étude a pour objectif de tester si les individus, lorsqu'ils évaluent leur risque d'être confronté à divers accidents du travail, manifestent de l'optimisme comparatif, c'est-à-dire estiment leurs risques inférieurs à ceux de leurs collègues. Elle est également l'occasion de tester l'hypothèse selon laquelle les individus sont d'autant plus optimistes que l'événement est menaçant. Ainsi, un accident dont les conséquences sont graves et probables (et par conséquent plus menaçant) devrait susciter un maximum d'optimisme comparatif. Pour ce faire, nous avons fait appel à des ouvriers d'une entreprise de miroiterie. Ces derniers ont évalué leur risque personnel et celui d'un de leurs collègues d'être confrontés à un accident grave/rare, grave/fréquent, bénin/rare ou bénin/fréquent. Nos résultats révèlent la présence d'un biais d'optimisme et ce en particulier face à l'accident grave et fréquent. Ces données sont discutées en termes de biais défensif et de maintien de l'estime de soi.

The aim of this study is to test if people express comparative optimism when they evaluate their risk of being confronted to various work accidents compared to their colleagues. We also test the assumption according to which individuals are as much more optimistic as the event is threatening. Thus, an accident which is serious and probable (and consequently more threatening) should generate a maximum of comparative optimism. Our population is composed by employees of a mirror manufacture company. The latter evaluated their personal risk and that of one of their colleagues to be confronted with a severe /rare, severe/frequent, non severe/rare or non severe/frequent accident. Our results reveal the presence of an optimistic bias and this particularly for the severe and frequent accident. These data are discussed in terms of defensive bias and self esteem maintenance.