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314795 | 535460 | 2014 | 10 صفحه PDF | دانلود رایگان |

RésuméLes classifications médicales de l’Antiquité distinguent la phrenitis, aiguë, fébrile, de la manie et de la mélancolie, chroniques. Le corpus hippocratique repose sur la théorie des humeurs, tandis que la philosophie grecque s’appuie sur la séparation de la psyche en « âmes » et en facultés. Du lexique latin proviennent les termes délire, folie, démence et vésanie. Galien développe les concepts de lésion « sympathique » et de tempérament. Il localise les facultés mentales dans le cerveau. À travers la médecine arabe (Avicenne), son œuvre se transmet aux philosophes scolastiques du Moyen Âge, puis aux nosographes de la Renaissance. Fernel et Platter distinguent l’aliénation de la faiblesse mentale. Zacchias sépare l’insania de la fatuitas et du delirium. Au xviie siècle, Sydenham, en s’appuyant sur la description empirique et l’observation clinique, introduit la notion de syndrome. Au xviiie siècle, la nosologie symptomatique de Boissier de Sauvages, inspirée du naturaliste Linné, subdivise les classes en ordres, genres et espèces. Cullen forge le terme de névrose (1769). Il en fait une classe que reprend Pinel dans sa nosographie (1798). Le xixe siècle est l’âge d’or des classifications. Le genre aliénation comprend pour Pinel cinq espèces (mélancolie, manie sans et avec délire, démence, idiotisme). Esquirol scinde la mélancolie en lypémanie et monomanie. Georget décrit la stupidité et sépare l’aliénation du « délire aigu », sympathique ou symptomatique. Griesinger introduit le cycle de la psychose unique, qui correspond à l’aliénation unitaire des Français. Après 1850, sous l’influence de Falret, sont différenciées des « maladies » mentales évolutives, autonomes, multiples, en France et en Allemagne (Kahlbaum), parallèlement à l’éclosion de la théorie de la dégénérescence. Cette orientation aboutit au traité de Kraepelin, dont la classification, d’abord symptomatique, devient, à partir de la 5e édition (1896), évolutive. La 6e édition (1899) est centrée sur la folie maniaque-dépressive et la dementia praecox, devenue schizophrénie chez Bleuler (1911). De leur côté, Freud et Janet circonscrivent le champ des névroses. Ces différents travaux charpentent la nosologie psychiatrique jusqu’à la CIM-9 et au DSM-II (1968). Le concept de « maladie » mentale est toutefois remis en cause dès l’époque de Kraepelin, au nom de la sémiologie empirique (Chaslin, 1912) et de la phénoménologie (Jaspers, 1913), qui préconisent une classification en syndromes et « types cliniques ». Le développement des critères diagnostiques dans les années 1970 aux États-Unis conduit à la publication du DSM-III (1980) et de la CIM-10 (1992). Le DSM-IV (1994) et le DSM-5 (2013) confirment cette approche empirique, malgré des critiques sur la multiplication des nouvelles catégories et sur la méthodologie des études de terrain.
During the Antiquity, medical classifications opposite phrenitis, acute and feverish, from mania and melancholia, chronic. Hippocrates relies on the theory of “humours”, while the Grecian philosophy separate the psyche in several souls and faculties. Latin lexicon introduces the terms of delusion, insanity, dementia and vesania. Galen develops the concepts of “sympathetic” lesion and of temperament. He localizes the mental faculties in the brain. Across the Arabian medicine (Avicenne), his works are transmitted to scholastic medieval philosophy and to the Renaissance physicians. Fernel and Platter distinguish alienation from amentia. Zacchias separates insania (insanity) from fatuitas and delirium (former phrenitis). During the 17th century, Sydenham relies on empirical description and on clinical observation. He introduces the concept of syndrome. At the 18th century, the symptomatic nosology of Boissier de Sauvages, which takes inspiration from the naturalist Linné, subdivides the classes in orders, “genera” and species. Cullen creates the word neurosis (1769). It constitutes a class of his nosology and of Pinel's “Philosophical nosography” (1798). The 19th century is the golden age of the classifications. For Pinel, mental alienation is subdivided in five species (melancholia, mania with and without delusion, dementia, idiotism). Esquirol divides melancholia in lypemania and monomania. Georget describes the stupidity and separates alienation from acute delirium, either sympathetic, or symptomatic. Griesinger introduces unitary psychosis concept, similar to French unitary alienation. In an opposite way, after 1850, under the influence of Falret's lessons at the Salpêtriere hospital, several autonomous “illnesses” are described, characterized by a specific course, in France and in Germany (Kahlbaum). At the same time, the theory of degeneracy is developed. These works end in Kraepelin's treatise. His classification, at first symptomatic, relies on the course dating from the 5th edition (1896). It articulates in the 6th edition (1899) around manic-depressive illness and dementia praecox, which becomes later schizophrenia (Bleuler, 1911). Freud and Janet classify the neurosis at this time. These entities influence European nosology until the CIM-9 and the DSM-II (1968). The concept of mental “illness” is however criticized at the time of Kraepelin by empiric semiology (Chaslin, 1912) and phenomenology (Jaspers, 1913).They preconize a classification in syndromes and “clinical types”. The development of diagnostic criteria in the USA during the decade 1970 ends on the publication of the DSM-III (1980) and the ICD-10 (1992). The DSM-IV (1994) and the DSM-5 (2013) have corroborated this empiric orientation, in spite of critics on the new categories and on the validity of the field trials.
Journal: Annales Médico-psychologiques, revue psychiatrique - Volume 172, Issue 8, October 2014, Pages 615–624