Intérêt du dosage de la chromogranine A sérique dans le suivi des phéochromocytomes

RésuméLe but de ce travail est d’étudier l’apport du dosage de chromogranine A (CGA) dans le diagnostic de récidive de phéochromocytome et de le comparer aux normétanéphrines totales plasmatiques et urinaires. Le rôle diagnostique de la CGA a été étudié en utilisant une lecture innovante des taux de CGA basée sur l’évolution de sa cinétique. L’étude a porté sur une population de 24 patients opérés d’un phéochromocytome intra-abdominal, comprenant 15 patients atteints d’un phéochromocytome bénin sporadique, n’ayant pas présenté de récidive au cours du suivi et neuf patients ayant présenté une récidive maligne ou bénigne d’un phéochromocytome intra- ou extrasurrénalien. Une différence significative (p = 0,025) de l’évolution des taux de CGA a été mise en évidence entre ces deux groupes. L’étude de l’évolution de la cinétique de la CGA, notamment par le calcul d’une « vélocité », a montré une excellente performance dans le diagnostic de récidive. La CGA permet de faire le diagnostic de récidive chez tous les patients de l’étude alors que les normétanéphrines totales plasmatiques et urinaires sont prises en défaut dans quatre cas. En conclusion, la CGA, mais surtout l’étude de l’évolution de sa cinétique, peut permettre un diagnostic précoce de récidive tumorale. En raison de sa facilité de dosage et de l’existence de peu d’interférences dans sa mesure, la CGA a une place dans la surveillance au long cours des phéochromocytomes, en association avec la mesure des métanéphrines plasmatiques et/ou urinaires.

This study aimed at comparing the role of serum chromogranine A (CGA) over 24-h urinary total normetanephrine (NTU) and plasma concentration total normetanephrine (NTP) in the recurrence of phaeochromocytomas. A new approach focusing on the increase rate over time of CGA was studied on 24 patients with abdominal phaeochromocytoma after surgery. In the first group, 15 had a benign sporadic disease without any sign of recurrence during follow-up. In the second group, nine had recurrence from a benign or a malignant, intra- or extra-adrenal phaeochromocytoma. The evolution of CGA rates was significantly different within the two groups during follow-up (p = 0.025). A new approach of the CGA values, based on its evolution over time, showed an excellent ability to identify recurrence with an excellent accuracy. This new parameter enabled to correctly diagnose all patients with recurrence, whereas NTU and NTP failed in four patients. Finally, CGA, but above all its increase rate, may be an early marker of recurrence. CGA should be associated to NTU and NTP during follow-up as its assay is less prone to interference and easier to perform.