Mélancolie délirante et paranoïa : diagnostic différentiel

RésuméObjectifsL’auteur se propose dans cet article d’établir un partage clinique entre mélancolie délirante et paranoïa, en repérant dans ces deux psychoses les points qui leur sont communs mais aussi ceux qui les distinguent nettement.MéthodologieAprès avoir dressé le tableau clinique psychiatrique classique de la mélancolie délirante en nous référant à H. Ey, nous aborderons dans une perspective psychanalytique – et plus spécialement lacanienne – essentiellement trois grands points de repères qui permettent de distinguer des tableaux cliniques qui peuvent sembler parfois assez proches : le rapport à la « faute », le rapport à l’objet et le rapport à l’Autre.RésultatsCes trois points essentiels nous conduiront à aborder notamment l’auto-accusation mélancolique et l’accusation paranoïaque, la position d’« exception » de ces sujets paranoïaques et mélancoliques, ainsi qu’une certaine communauté des thèmes délirants.Discussion et conclusionNous tenterons enfin de savoir si, comme le postulait Freud au sujet du délire paranoïaque, le délire mélancolique est lui aussi une « tentative de guérison ».

ObjectivesIn this paper, the author proposes to separate delirious melancholy and paranoia, locating in these two psychoses the common points and points which are able to distinguish them clearly.MethodologyWe present the delirious melancholy according to the psychiatrist H. Ey's theory, then – with psychoanalytical approach, according notably to Lacan – we will underline three important points of reference: relationships with “fault”, with the “object”, and finally with the “Other” (Lacan).ResultsThese three points will lead us to the melancholic self-accusation and to the paranoiac accusation, to the position of “exception”, and to delirious common themes.Discussion and conclusionFinally, we attempt to ascertain – as Freud formulated about paranoiac delirium – whether melancholic delirium could also be a “tentative of (self) cure”.