Geste suicidaire, expression agie d’une violence familiale tacite ?

RésuméComment comprendre la violence soudainement auto-infligée par l’adolescent qui tente de se suicider ? Les imagos parentales font-elles inconsciemment partie de ce scénario violent ? Telles sont les questions auxquelles les auteurs vont tenter d’apporter des éléments de réponse. La réflexion est focalisée sur le poids des objets originaires que porte souvent à son insu l’adolescent ayant recours au geste suicidaire, l’attaque de soi préservant de la violence les imagos parentales perçues comme fragiles. Des extraits du bilan psychologique d’un jeune adolescent suicidant illustreront la violence des scénarios dans lesquels peuvent être convoquées les imagos parentales, cette violence pouvant être en contraste avec l’apparente placidité du contexte familial réel. Les points communs entre les représentations intrapsychiques des imagos parentales et la tragédie Œdipe Roi de Sophocle sont saisissants, ce qui amène les auteurs à s’interroger sur les liens entre traumatisme et sacrifice, le traumatisme fixant le scénario violent, le sacrifice le reprenant dans une tentative d’expiation. Le geste suicidaire peut-il être compris comme une brèche dans une carapace de silence et de faux-semblants ?

How to understand violence suddenly inflicted by the teenager to himself, when he tempts to suicide? Are parental imagos unconsciously involved in this violent scenario? The authors will be trying to answer to these questions. The thought focuses on the weight of the original objects carried by the teenager committing suicide, maybe without his knowing. Self-attack may protect parental imagos, perceived as fragile, from violence. Extracts of a case history of a young teenager having committed suicide will illustrate the violence of scenarios where parental imagos appear. This violence may be in contrast with the obvious placidity of real familial context. The comparison between unconscious representations of parental imagos and the Sophocles’ tragedy Oedipus the King bring the authors to interrogate themselves about the links between traumatism and sacrifice, the traumatism fixing the violent scenario and the sacrifice repeating it in an attempt to expiation. May suicidal gesture be understood as a breach in a shell of silent and pretences?